Mathieu Valbuena, actuellement en Grèce, a marqué l’histoire de l’Olympique de Marseille avec huit saisons passionnées, débutées en 2006. L’international français, arrivé depuis Libourne-Saint-Seurin, découvrait un monde nouveau, celui du haut niveau, où les bizutages en faisaient partie intégrante. Un passage difficile mais formateur, qu’il a raconté dans une interview accordée à Carré.
À son arrivée, Valbuena se retrouve dans un vestiaire où les rituels de bizutage sont omniprésents.
«Franck (Ribéry) c’était quelqu’un qui aimait bien faire des bizutages, qui aimait bien rigoler. Moi je viens comme un pauvre inconnu. Ça a été une dure période, j’ai trouvé que ce bizutage qui a été souvent sur moi à beaucoup de reprises. Ça a été dur à accepter.», raconte le milieu de terrain.
Les bizutages ont été fréquents et difficiles à supporter pour celui qui arrivait en toute humilité, sans trop savoir comment réagir.
Ces humiliations, qu’il décrit comme du simple déplacement de sa voiture, du Musclor dans son caleçon ou des lacets multiples dans ses chaussures, ont pesé sur son moral.
«C’était du simple prendre ma voiture et la déplacer, me mettre du Musclor dans mon caleçon, me mettre mes chaussures tout en haut et faire plein de lacets dont j’arrive en retard à l’entraînement et je me fais engueuler», se souvient-il.
Malgré ces épreuves, Valbuena reste reconnaissant envers son ancien entraîneur José Anigo, qui l’a soutenu dans ces moments difficiles.
«Je ne savais pas comment réagir. Je ne savais qui c’était, tu ne peux pas accuser quelqu’un à chaque fois. J’avais fait part de cela à José Anigo, j’étais même allé dans son bureau presque avec les larmes aux yeux. Il m’a beaucoup aidé. (…) C’est allé jusqu’au harcèlement ? Non, pas harcèlement. Ils ne sont pas là à me faire l’oeil au beurre noir. Mais c’est vrai que d’avoir à répétition ça, je n’étais pas prêt. Mais ma responsabilité c’est que je n’ai pas dit stop à tout ça», a-t-il ajouté.
Mais Valbuena reconnaît aussi sa part de responsabilité. «J’ai une grande responsabilité, à un moment donné, je n’ai pas dit stop à tout ça. A un moment donné, il faut être plus strict et dire c’est la dernière fois. Mais c’est difficile quand tu arrives, tu ne peux pas te mettre dans des problèmes. Je ne savais pas comment faire, j’ai subi un peu les choses. Ces bizutages m’ont appris à me dire ce que c’est un vestiaire, la concurrence», confesse-t-il.
