À seulement 20 ans, Arda Güler vit un rêve éveillé. Après avoir gravi les échelons à Fenerbahçe, où il a coché ses premiers objectifs de carrière – jouer avec l’équipe première, marquer un coup franc, porter le numéro 10 –, le prodige turc a réalisé son quatrième souhait en rejoignant le Real Madrid. Mais pour ce milieu de terrain réservé, le rêve ne s’arrête pas là.
Dans une lettre émouvante adressée à The Players’ Tribune, Güler s’est confié sur son ambition et sa montée en puissance au sein de la Maison Blanche.
«Je sais que les Turcs veulent que je joue tous les matches du Real Madrid. Moi aussi. Mais je dois être patient. Quand Ancelotti affirme que je peux devenir l’un des meilleurs milieux de terrain du monde, cela montre que le club a un plan pour moi», explique-t-il.
Soutenu par Carlo Ancelotti, qui voit en lui un futur grand, Arda veut mériter ses succès.
«Quand nous avons gagné la Ligue des champions, je n’avais pas vraiment envie de soulever le trophée, car je n’avais pas vraiment contribué sur le terrain. Je suis comme ça. Gagner un titre ne suffit pas. Il faut que je me sente récompensé», a-t-il poursuivi.
Avec 5 buts et 9 passes décisives en 38 matches (1471 minutes), le joueur progresse et s’intègre. Mais tout n’a pas été simple.
«Jouer pour Madrid, c’est facile. Le plus dur, c’est d’apprendre l’espagnol, de s’adapter à la culture et de garder les pieds sur terre. C’est donc une bonne chose que ma famille me rende visite une fois par mois et que maman me dise encore de ranger ma chambre. Elle dit toujours que si je n’étais pas footballeur, on aurait de gros problèmes. Peu importe qui vous êtes, vous ne pouvez pas y arriver seul», sourit-il.
Son intégration
L’histoire la plus savoureuse ? Son surnom dans le vestiaire : «À mon arrivée, j’ai découvert qu’Alaba et Rüdiger parlaient un peu turc. Ils ont grandi avec des immigrés turcs à Berlin et à Vienne, et Alaba est un grand supporter de Galatasaray. Courtois a joué avec Arda Turan, donc il connaît aussi quelques mots… enfin, des gros mots. Mais c’était bizarre parce que, comme vous le savez, en Turquie, on s’adresse à ses aînés avec respect. On dit «Abi», ce qui signifie littéralement «grand frère». C’est ancré dans notre culture. Je ne pouvais pas simplement appeler Modric «Luka». Il pourrait être mon père, tu sais. Alors j’ai dit : «Bonjour Luka Abi.» Alors… Alaba et Rüdiger pensaient que «Abi» s’appliquait à tout le monde. Même à moi. Ils ont commencé à me saluer par «Bonjour, Abi». Le nom est resté, et maintenant il est trop tard pour changer. Je suis donc officiellement «Arda Abi», le plus jeune frère aîné du vestiaire.»»