Antonio Conte, l’entraîneur qui a mené la Juventus à une saison invaincue en Serie A en 2011-2012, a salué la performance actuelle du Paris Saint-Germain sous la houlette de Luis Enrique. Alors que le PSG vise à devenir la première équipe française à finir une saison de championnat invaincue, avec huit matchs restants, Conte a exprimé sa confiance en l’équipe parisienne tout en soulignant les dangers du relâchement.
Dans une interview accordée à L’Équipe, Conte a d’abord loué la qualification du PSG contre Liverpool en Ligue des champions.
«Je trouve qu’il a vraiment mérité sa qualification contre Liverpool (0-1, 1-0, 4-1 aux t.a.b. les 5 et 11 mars) sur l’ensemble des deux matches. Ils ont super bien joué à l’aller, en attaquant, ils ont manqué des occasions importantes. Et au retour… Je sais ce que cela veut dire de jouer à Anfield, dans un match avec un tel enjeu, et ce n’est pas pour tout le monde. Liverpool est une équipe redoutable, elle est en train de gagner la Premier League avec une marge énorme. Il faut mesurer ce qu’a réussi le PSG. C’est une équipe impressionnante, et Luis Enrique fait un travail incroyable», a-t-il déclaré.
Toutefois, l’exploit réalisé par les Parisiens ne doit pas les mener à la complaisance, selon Conte.
«Il ne faut pas qu’il soit trop tranquille (rires). L’entraîneur est le thermomètre de l’équipe, il doit sentir chaque baisse de tension, chaque baisse de motivation, il doit être capable de trouver le moyen de réveiller tout le monde et de maintenir la concentration à son maximum. Mais je pense que Luis Enrique n’a pas besoin de mes conseils, il fait un super boulot», a averti l’ex-coach de Naples.
Il a également insisté sur la difficulté particulière de maintenir une motivation constante lorsqu’une équipe a déjà une avance confortable, comme le PSG cette saison.
«Pour nous (la Juve), la motivation des derniers matches, c’était le titre. Pour le PSG, c’est différent, parce qu’ils ont une telle avance… Je ne pense pas que le PSG ait déjà réussi cet exploit dans son histoire, donc oui, ça peut pousser les joueurs. Une fois que tu atteins l’objectif, il peut toujours y avoir un relâchement psychologique, et tu abordes certains matches avec un peu moins de motivation dans la tête. Là, ça devient très compliqué. C’est le gros danger pour le PSG, qui devrait être titré assez tôt. Nous, on n’avait pas de possibilité de se relâcher, car le Milan était là, au contact (…) Ce n’est pas évident. Parfois oui, mais la concentration est plus importante que le relâchement. Et puis le PSG, contrairement à nous à l’époque, joue la Ligue des champions. Il y a cette autre compétition qui lui prend de l’énergie et de l’influx. Et qui va logiquement occuper les pensées des joueurs une fois qu’ils auront gagné le titre en France. Pour maintenir le niveau d’exigence, il te faut des joueurs très forts, pas seulement au niveau de leur qualité technique, mais aussi dans la personnalité, la manière d’aborder le métier, la mentalité», a-t-il conclu.