Mardi, au tribunal, Victor Stinfale, ancien avocat et ami proche de Diego Maradona, a livré un témoignage accablant concernant la gestion de la santé de la légende du football argentin, décédée le 25 novembre 2020.
Devant le Tribunal pénal numéro 3 de San Isidro, Stinfale n’a pas mâché ses mots : selon lui, les médecins qui entouraient Maradona dans ses derniers jours «étaient préoccupés par sa dépendance et non par son cœur», négligeant ainsi un état de santé critique.
«C’est brutal que Diego soit mort parce qu’ils n’ont pas vu comment était son cœur, qui était tout gonflé», a confié Stinfale à la barre, en référence à l’état cardiaque préoccupant du champion du monde 1986, décédé le 25 novembre 2020.
Ce jour-là, Maradona se trouvait à son domicile, en convalescence après une opération pour un hématome sous-dural.
Stinfale a mis en cause directement Leopoldo Luque, le neurochirurgien en charge, tout en dénonçant une coordination défaillante entre les soignants.
«En théorie, il y avait un médecin pour ceci, un médecin pour cela, et Luque, qui intervenait si les autres ne faisaient pas leur travail», a-t-il déclaré, remettant en question la rigueur du dispositif médical autour de la star.
L’avocat a aussi rappelé un épisode troublant : une infirmière lui aurait signalé que Maradona avait un pouls au repos de 110 battements par minute.
«Si c’était vrai, c’était fou de ne pas l’hospitaliser immédiatement. On aurait dû appeler une ambulance, un médecin, faire quelque chose», a-t-il martelé.
Le manque de matériel médical adéquat au domicile de Maradona a également été soulevé. «Ce qui a été dit en théorie ne s’est pas produit en pratique», a insisté Stinfale, rejoignant les constats d’autres témoins du procès.
Sept professionnels de la santé sont actuellement jugés dans cette affaire. Ils sont accusés d’homicide simple avec intention éventuelle, un chef d’inculpation qui pourrait entraîner jusqu’à 25 ans de prison.
La première autopsie réalisée après la mort de Maradona avait révélé un «œdème pulmonaire aigu et une insuffisance cardiaque chronique ré-exacerbée», confirmant un état de santé gravement détérioré.