Un témoignage explosif vient de relancer le procès sur la mort de Diego Maradona. Devant le tribunal de San Isidro, l’anesthésiste Fernando Villarejo a dénoncé des manquements graves dans la prise en charge du Pibe de Oro, pointant du doigt ses confrères Luque et Cosachov.
Mardi, un nouveau rebondissement est venu secouer le procès visant à établir les responsabilités médicales dans la mort de Diego Maradona.
À la barre, Fernando Villarejo, chef des soins intensifs à la clinique Olivos, a livré un témoignage accablant.
Selon lui, l’administration d’une sédation continue de 24 heures, alors que Maradona était en plein sevrage, a été ordonnée par les docteurs Leopoldo Luque et Agustina Cosachov «malgré [son] désaccord».
«Nous l’avons sédaté pendant 24 heures, mais nous savons que lorsqu’un patient est sédaté pour inverser un processus de sevrage, il faut un processus plus approprié, avec un horizon qui ne s’arrête pas là», a-t-il affirmé avec gravité.
Une intervention sans encadrement spécialisé
Villarejo a aussi révélé que l’injection s’était faite «via un cathéter veineux central», alors que Maradona «montrait des signes de résistance», et surtout «en l’absence d’une équipe spécialisée». Une situation qu’il qualifie de «lacune majeure» dans la gestion d’un patient aussi instable.
Le praticien a dressé un constat alarmant des conditions de soins au domicile de Tigre, qu’il juge inadaptées.
Il affirme avoir vivement déconseillé une désintoxication à domicile, plaidant plutôt pour un placement en centre de réhabilitation, recommandation que le Dr Luque aurait ignorée.
«On parle d’un patient qu’il fallait désintoxiquer, qui pouvait passer par des phases d’excitation psychomotrice, s’automédicamenter, manger ou boire n’importe quoi. C’est très difficile à prévenir de façon professionnelle, dans un cadre à domicile», a-t-il expliqué.
À défaut de centre, «une hospitalisation à domicile rigoureuse aurait dû être mise en place, avec la présence constante d’un médecin, d’une infirmière et d’un accompagnement thérapeutique», a-t-il ajouté.
Ce témoignage vient alourdir les charges pesant sur les huit professionnels de santé poursuivis, dont Luque et Cosachov, accusés d’homicide avec circonstances aggravantes, un chef d’accusation qui pourrait leur valoir jusqu’à 25 ans de réclusion.
Le procès, entamé le 11 mars dernier, doit durer jusqu’en juillet et prévoit l’audition de 120 témoins. Il cherche à établir les responsabilités médicales dans la mort de Diego Maradona, survenue le 25 novembre 2020 à l’âge de 60 ans, alors qu’il se remettait d’une opération cérébrale dans une résidence privée.