À 26 ans, Achraf Hakimi est aujourd’hui l’un des piliers du Paris Saint-Germain et un cadre incontesté de la sélection marocaine. Avec déjà 83 sélections avec les Lions de l’Atlas, le latéral droit s’est imposé comme une référence mondiale à son poste. Mais son destin aurait pu être bien différent. Né à Madrid, Hakimi aurait pu choisir l’Espagne. Pourtant, il a opté pour le Maroc, un choix fort, marqué par l’émotion, la conviction… et une rencontre décisive.
Né Espagnol, mais le cœur marocain
Enfant de la banlieue madrilène, formé au Real Madrid, Achraf Hakimi avait toutes les cartes en main pour intégrer la Roja. Mais le Maroc, pays de ses parents, a toujours occupé une place centrale dans son identité.
Un sentiment patriotique qu’a su raviver Nasser Larguet, ancien directeur technique national de la Fédération marocaine, lors d’une entrevue restée dans les mémoires.
Dans un entretien accordé à L’Équipe, Larguet est revenu sur cet épisode clé : «J’ai pris la décision d’aller le voir à Madrid avec son papa et ses deux agents espagnols. Nous avons eu une réunion dans un hôtel.», a-t-il confié. À ce moment-là, rien n’était joué. Mais Larguet a su trouver les mots justes.
La stratégie gagnante de Nasser Larguet
Plutôt que d’user de promesses creuses, le responsable marocain a préféré un discours franc et touchant.
«Je lui ai dit : « si tu choisis l’Espagne, tu seras toujours un Marocain et on sera toujours tes premiers supporters. On aura même été heureux de savoir que tu as joué à des matches avec nous. Et si tu choisis le Maroc, on sera les plus heureux ». Je lui ai ensuite demandé qui étaient les latéraux de l’Espagne ? Il a listé (Dani) Carvajal, Nacho etc et il y avait des jeunes en moins de 17 ans. Et avec le Maroc ? « Dirar… » Et il y avait (Michaël) Chrétien aussi. Je lui ai dit : « Je ne peux rien te garantir mais avec tes qualités et si tu travailles, tu joueras plus en A avec Maroc qu’avec l’Espagne mais c’est ton choix ! Je te donne une demi-heure pour réfléchir. Je dois discuter avec un autre joueur dans l’hôtel. » Je suis revenu, il m’a dit : «C’est bon, c’est le Maroc !». Et je lui ai tendu la main comme pour sceller une parole donnée. Je lui ai dit : « Si tu me tends la main, c’est plus fort que tous les contrats. Je peux te dire que je me battrai pour toi à 100 %»», a-t-il ajouté.