Alors que le nouveau format de la Coupe du Monde des Clubs se joue actuellement aux États-Unis avec le Real Madrid, le PSG, Chelsea et Fluminense en demi-finales, les critiques se multiplient.
Le président de la Liga, Javier Tebas, a tiré à boulets rouges sur le tournoi : «C’est un fiasco total. Les joueurs et les ligues s’y opposent. Les calendriers sont bouleversés et l’écosystème du football professionnel est gravement endommagé. Pour ne rien arranger, les prix des billets s’effondrent pour « remplir » les stades, tandis que des problèmes fiscaux se posent tant pour les joueurs que pour les organisations. Peut-on faire pire ? Et pourtant, certains continuent en disant que c’est un succès retentissant et que c’est l’avenir du football. Que Dieu nous préserve de ces illuminés, s’il vous plaît !», a-t-il lâché sur son compte personnel.
«C’est la pire idée jamais mise en place dans le football»
Même indignation chez Jürgen Klopp. L’ancien coach de Liverpool juge le projet dangereux pour la santé des joueurs. «C’est la pire idée jamais mise en place dans le football. J’ai la crainte que des joueurs subissent des blessures inédites la saison prochaine (…) Cette année, il y a la Coupe du monde des clubs, et l’année prochaine, on aura la Coupe du monde. Cela signifie qu’il n’y a pas de véritable récupération pour les joueurs concernés, ni physiquement ni mentalement», s’inquiète l’entraîneur dans une interview accordée à Welt.
L’ailier du Barça, Raphinha, regrette quant à lui l’absence de vraies vacances : «En tant que joueur d’un club européen, je me dis qu’on est censé être en vacances, non ? C’est compliqué pour nous de devoir renoncer à nos vacances. Nous y avons droit. Tout le monde mérite au moins trois semaines ou un mois de vacances. Beaucoup de ceux qui sont au Mondial n’y auront pas droit (…) Personne n’a demandé aux joueurs s’ils étaient d’accord avec les dates. Moi, je suis en vacances, et ils (ses compatriotes du PSG, ndlr) devraient l’être aussi. Ils ont gagné la Ligue des champions et ont à peine eu le temps de célébrer leur titre. Ils sont venus jouer en équipe nationale et sont partis dans la foulée pour disputer ce Mondial. Ils n’ont pas arrêté», déplorait-il.
Klopp alerte
Malgré des primes alléchantes (jusqu’à 125 millions de dollars), les voix s’élèvent pour réclamer un calendrier plus humain. Klopp appelle à la responsabilité collective.
«Je comprends ceux qui disent que l’argent (perçu) pour y participer est insensé. Mais ce n’est pas le cas pour tous les clubs (…) Un joueur NBA gagne aussi beaucoup d’argent et il a quatre mois de repos par an. Virgil van Dijk n’a même pas eu ça sur l’ensemble de sa carrière. Des tournois comme la Coupe du monde des clubs ne peuvent pas se dérouler au détriment des joueurs. Je ne le souhaite à personne», fait-il remarquer.
Au-delà de la critique, Klopp lance un véritable appel à la prise de conscience. «Cela ne peut pas continuer comme ça. Il faut leur assurer des pauses, car sans elles, ils ne pourront pas offrir des performances optimales à long terme – et s’ils ne peuvent plus le faire, le produit tout entier perd de sa valeur pour les vendeurs», conclut-il. Un message clair… mais la FIFA écoutera-t-elle ?