Ruben Amorim, entraîneur de Manchester United, a accordé une longue interview à la chaîne YouTube Men in Blazers ce jeudi, au cours de laquelle il a abordé avec franchise plusieurs sujets autour de son équipe. L’entraîneur portugais, arrivé à Old Trafford dans un contexte de crise, a évoqué la récente embellie des Red Devils, la force mentale de ses joueurs et même… un supporter devenu légende sur les réseaux sociaux : Frank Ilett, qui a juré de ne pas se couper les cheveux tant que son club n’aurait pas gagné cinq matchs consécutifs.
Souriant et détendu, Amorim n’a pas échappé à la question humoristique sur ce fan au vœu capillaire devenu viral depuis plus d’un an. «Je ne sais pas… Un jour, il se coupera les cheveux», a-t-il plaisanté. «Je ne sais pas quand. Gagnons le prochain match, et on verra bien. J’espère juste qu’il se coupera les cheveux au plus vite !»
Une déclaration légère mais symbolique, tant elle traduit la confiance retrouvée à Old Trafford. Sous la direction du technicien portugais, Manchester United a en effet renoué avec la stabilité : quatre victoires et un match nul lors des cinq derniers matchs — une série qui ravive enfin l’espoir des supporters.
«Parfois, il faut un peu de chance»
Amorim a analysé cette série positive avec lucidité, insistant sur la persévérance et la confiance retrouvée de son groupe : «Parfois, c’est un déclic, car la préparation et notre façon de travailler sont les mêmes, mais parfois il faut un peu de chance, et j’ai senti que nous étions très compétents pendant les matchs, mais surtout contre Liverpool, nous avons eu un peu de chance, ce qui peut nous aider à gagner des matchs. Quand on gagne des matchs, on insuffle un état d’esprit positif à l’équipe, et tout devient plus facile, sur et en dehors du terrain, car nous savons que notre équipe a beaucoup de talent, il suffit d’être optimistes et confiants», a-t-il déclaré.
La résilience d’un coach sous pression
Conscient des critiques essuyées depuis son arrivée à Manchester, Amorim a tenu à rappeler qu’il a appris à gérer la pression sans renier ses convictions : «Avant tout, dans ma carrière d’entraîneur, j’ai toujours su ce que signifiait gagner. J’ai connu des périodes difficiles, mais l’important a toujours été de gagner et de laisser de bons souvenirs. Aujourd’hui, je réalise que, même dans les moments difficiles, mes convictions restent intactes, et je peux gérer la pression et garder le cap. Je ne le savais pas en tant qu’entraîneur par le passé, et cela me donne plus de force pour l’avenir, car je sais que nous traverserons à nouveau des périodes difficiles, et je serai prêt à y faire face», a-t-il souligné.
Cunha, Mbeumo, Maguire : ses piliers de la reconstruction
Le Portugais a également mis en avant plusieurs de ses joueurs, à commencer par Matheus Cunha, qu’il décrit comme «un joueur qui perturbe les défenses, capable d’influencer le mental des adversaires», et Bryan Mbeumo, dont la vitesse et la verticalité «ont apporté un élément qui manquait à l’équipe».
«Cunha est un joueur qui perturbe, il fait des choses qu’on ne trouve pas chez les autres, car il joue avec le ballon, mais il a une aura qui peut influencer le mental des adversaires, et c’est très important. Bryan est très direct, et cela nous a manqué l’an dernier. Dès qu’on a le ballon – et on l’a vu sur le quatrième but contre Brighton – on sent que lorsque le ballon arrive à nos défenseurs, il est déjà en position. Ce sont ces petits détails, invisibles pour le public, qui sont extrêmement importants pour rendre notre équipe plus dangereuse», a-t-il expliqué.
Mais c’est surtout Harry Maguire qu’il a tenu à défendre avec force : «Quand on parle de Harry, il faut d’abord souligner ses qualités de joueur. C’est un excellent défenseur, très à l’aise avec le ballon, fort sur les coups de pied arrêtés. Il a aussi une énorme force mentale : il a surmonté la pression, les critiques, et aujourd’hui, il montre l’exemple.»
Une ambiance retrouvée à Old Trafford
Sous l’impulsion de Ruben Amorim, Manchester United semble enfin retrouver une identité collective et une solidité mentale longtemps disparues. Le coach, lui, garde les pieds sur terre : «Nous essayons de lui donner les moyens de mieux jouer. De plus, il est très à l’aise avec le ballon. Si vous vous souvenez de ses débuts à Leicester City, il était vraiment très bon balle au pied. Notre championnat, actuellement, est très axé sur les coups de pied arrêtés. Le premier but vient souvent de coups de pied arrêtés, et il est très fort aussi bien en défense qu’en attaque. En résumé, il nous apporte un joueur très expérimenté. Et puis, il y a l’autre aspect à prendre en compte», a-t-il déclaré.
«Quand on traverse une période difficile, on peut aider les autres à comprendre que les choses vont s’améliorer, qu’ils vont survivre, qu’ils ne vont pas mourir. Il est possible de renverser la situation, et c’est très important, surtout en ce moment pour le club. J’essaie simplement de tirer parti des qualités exceptionnelles d’Harry Maguire et de la force mentale dont il a déjà fait preuve pour surmonter les problèmes», a-t-il conclu.
