Dans une longue interview accordée à ‘El Larguero’, Jordi Alba s’est confié sur sa vie actuelle, ses souvenirs au Barça, son amitié avec Lionel Messi et ses projets futurs dans le football.
«Honnêtement, je suis plutôt détendu ici. Je ne vais pas vous mentir. D’un côté, ça me manque. Au final, c’est ce que j’ai fait toute ma vie. La vie est plus paisible ici. L’attention médiatique est moins intense qu’aux États-Unis. Mais je suis très content de cette expérience. Il ne me reste plus beaucoup de temps. Je retourne bientôt à Barcelone. L’expérience a été très positive sur le plan familial. Et sur le plan footballistique aussi. Mais la qualité de vie en Espagne est exceptionnelle. C’est différent de vivre ici.», a confié le défenseur espagnol. Pour lui, ce départ est une bouffée d’air frais sur le plan familial et sportif. «Même si je suis sûr que certaines choses vont me manquer. Vivre une vie plus détendue, notamment en ce qui concerne ma carrière sportive, était l’une des raisons de ma venue ici», ajoute-t-il.
Le retour au Camp Nou : un hommage à Messi
Alba a évoqué le retour de Messi au Camp Nou : «Non, non, non (rires). Messi est le meilleur de l’histoire. C’est normal qu’il ait les clés du Camp Nou. J’irai le voir avec ma famille, pour ses matchs, et j’en profiterai autrement. Messi ne m’a rien dit. Franchement, je ne lui ai même pas posé la question. Mon père me l’a dit, mais ça ne m’intéressait pas particulièrement. J’ai toujours bien géré la pression, les critiques comme les éloges. C’est un plaisir d’avoir eu la chance de partager autant de temps avec lui, sur et en dehors du terrain. Je lui en avais déjà parlé quand j’étais à Paris, mais on n’en a plus reparlé depuis. Il n’a pas aimé son départ. Leo veut un hommage, et j’espère qu’il aura lieu. Il le mérite, et je pense que ce sera le cas. Ce sera une magnifique célébration. Tout le monde attend ce moment.»
À propos de la possibilité de renommer le stade «Leo Messi» : «Je ne sais pas, je ne sais pas… On ne me pose pas ce genre de questions ici (rires). Je ne pense pas que Leo le souhaiterait. On n’en a pas parlé. Mais le Camp Nou me convient parfaitement. Tout ce qui s’y fera sera positif. C’est un lieu unique.»
Retraite et nouvelles perspectives
Jordi Alba se dit satisfait de sa décision de tourner la page sur sa carrière active : «J’aurais pu rester un an, peut-être deux, mais je ne le regrette pas. De nouveaux projets se profilent à l’horizon. C’est une décision mûrement réfléchie, et j’en suis pleinement conscient. Même si le football va me manquer dans quelques années… J’ai toujours été guidé par mes émotions. J’ai quitté Barcelone alors qu’il me restait un an de contrat et une année optionnelle, et je suis venu ici par motivation. Et je suis heureux de tout ce que j’ai accompli. J’ai peut-être aussi une motivation plus mentale. On voyage beaucoup ici.»
Il confie que l’enthousiasme quotidien est différent de celui de ses débuts : «J’apprécie toujours les matchs, mais c’est difficile au quotidien. C’est surtout un plaisir de partager avec mes coéquipiers ou le staff, mais cet enthousiasme qu’on a à 20 ans s’estompe peu à peu.»
Les adieux au Barça et les amitiés durables
Jordi Alba a évoqué son lien avec Busquets et Luis Suarez : «Les décisions sont très personnelles. Nous en avons parlé, mais les deux décisions étaient individuelles. C’était une joie d’avoir pu jouer ici avec Busquets. Nous habitons tout près, dans le même quartier résidentiel. Pour Luis, On ne sait pas s’il va prolonger son contrat ni quel est son statut. C’est une décision personnelle pour chacun d’entre nous. Il ne s’agit plus de changer d’équipe, mais de tourner la page sur une étape importante de nos vies. Pour moi, la décision a été facile à prendre. Je serai triste, mais je l’ai acceptée.»
Messi, Lamine Yamal et le futur
Le défenseur observe Messi avec admiration : «Je le vois avec une motivation encore plus grande. Il semble très heureux ici. Je ne sais pas s’il restera encore deux ou trois ans… C’est un privilège d’avoir pu partager ma carrière avec eux ici.»
À propos des jeunes talents comme Lamine Yamal : «Je pense que c’est un joueur fantastique. Mais il y a d’autres grands joueurs comme Frenkie, Pedri, Gavi… mais le comparer à Leo… il n’y a pas de comparaison possible. Il est sans égal, à mon avis.»
Projet à L’Hospitalet : un nouveau défi
Jordi Alba se lance dans un projet ambitieux dans sa ville natale avec Thiago Alcántara : «Je suis vraiment enthousiaste à l’idée de travailler avec l’équipe de ma ville natale. Je n’ai pas eu l’occasion de jouer, mais je connais beaucoup de monde là-bas. C’était un projet que j’avais en tête lorsque j’étais à Barcelone. Il a été évoqué lors d’une réunion avec Thiago en novembre dernier à Barcelone. Je travaille d’arrache-pied et je découvre des choses inattendues : réunions avec les partenaires, réunions du conseil d’administration… C’est un projet formidable et j’ai hâte de m’y investir pleinement.»
Il précise également vouloir transmettre son expérience sans forcément devenir entraîneur : «Je ne me vois pas comme un entraîneur pour l’instant, mais je veux participer à ce projet et apporter ma vision.»
Réflexions sur sa carrière et le traitement reçu en Espagne
Alba a évoqué sa carrière avec lucidité : «Je sais ce que j’ai accompli dans ma carrière. Elle a été formidable. J’ai remporté de nombreux titres et, statistiquement, j’ai évolué à un haut niveau. J’ai connu des hauts et des bas, comme tout le monde. Mon tempérament m’a parfois joué des tours. Je suis très direct et je déteste les mensonges. J’accepte la critique, même si je l’ai souvent ressentie. Mais quand on me connaît mieux, on découvre une tout autre facette de moi. Avec les années, je me soucie de moins en moins de ce que disent les gens, car l’expérience est la clé.»
Un départ dû à la taille et un choix courageux
Enfin, il revient sur son départ de Barcelone pour Valence dans sa jeunesse : «C’est vrai, ce n’est pas une légende. Je vous en parlerai dans une autre émission. Vous pouvez voir des vidéos de moi enfant. La différence était flagrante. Certains entraîneurs me faisaient confiance, d’autres non. Je savais qu’en partant de là, j’irais à Cornellà. J’avais raison : la première année, on m’a dit que si je voulais rester, je pouvais, mais que je ne jouerais pas. On ne m’a pas donné ma chance, j’ai demandé à être libéré et j’ai signé à Valence.»
