Entre Pierre Ménès et Zinedine Zidane, l’entente n’a jamais vraiment existé. Mais ce que peu de gens savaient, c’est à quel point leur relation s’est dégradée après la finale de la Coupe du monde 2006. Près de vingt ans plus tard, le journaliste est revenu en détail sur cet épisode explosif, affirmant même que l’icône des Bleus l’aurait menacé lors d’un échange téléphonique particulièrement tendu.
Retraité des terrains depuis le coup de tête de Berlin et son expulsion face à l’Italie, Zinedine Zidane avait alors cristallisé toutes les tensions. Héros absolu pour certains, responsable de la défaite pour d’autres, le numéro 10 des Bleus était au cœur de toutes les analyses.
C’est dans ce contexte que Pierre Ménès est envoyé par M6 à Berlin pour un complément d’enquête consacré à l’expulsion de Zidane. Un sujet ultra-sensible, sur lequel le journaliste affirme pourtant avoir fait preuve de retenue.
«Niveau sportif, il est le meilleur joueur français de l’histoire, c’est incontestable. Après, c’est vrai que je n’ai jamais accroché avec l’homme. […] Après son expulsion à la finale de la Coupe du monde 2006, M6 nous avait envoyé faire un complément d’enquête à Berlin sur l’expulsion de Zidane. J’avais eu (Christophe) Dugarry quelques jours avant, qui m’avait dit : ‘Vas-y mollo avec Zidane, il ne va pas bien en ce moment’», explique-t-il dans une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube.
Selon Pierre Ménès, il respecte cette consigne. Le reportage est diffusé, rencontre un large succès, et ne provoque aucune polémique immédiate. «Fort de ça, j’y vais mollo, l’émission fait un carton (…) et le lendemain, pas un commentaire sur ce que j’avais dit sur Zidane, rien. Tout passe comme une lettre à la poste. Et quelques jours après, il m’appelle (…) et il me fait : ‘Ménès, c’est Zidane.’ Je dis : ‘Ah, si tu m’appelles, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas’. Parce que pendant toute sa carrière, même quand j’étais à L’Équipe, il m’appelait quand quelque chose ne lui plaisait pas dans le journal, même si ce n’était pas mois qui l’avait écrit. Il me dit : ‘Oui, qu’est-ce que tu as raconté ? Les saloperies que tu as racontées à Berlin.’ Je suis un peu étonné. Je lui dis : ‘Tu l’as vue l’émission ?’ Il me dit :‘Non, on me l’a répétée’. Alors je lui dit : «Ah bah, si c’est un analphabète qui t’a répété, je ne peux rien pour toi. Regarde-là et rappelle moi’. Et là, il a eu des propos menaçants que je n’ai pas tolérés», précise Pierre Ménès.