La condamnation du Paris Saint-Germain à verser 61 millions d’euros à Kylian Mbappé continue de provoquer des réactions en chaîne. Après les prises de position de journalistes et d’anciens joueurs, c’est au tour de Juan Branco de monter violemment au créneau. L’avocat, connu pour ses sorties tranchées, a publié un long coup de gueule sur ses réseaux sociaux, dénonçant non seulement les sommes perçues par l’attaquant français, mais plus largement tout le système économique du football moderne.
Mardi, le Conseil des Prud’hommes a donc tranché en faveur de Kylian Mbappé, obligeant le PSG à régler 61 M€ correspondant à des salaires et primes impayés lors de sa dernière année de contrat. Un montant vertigineux, révélateur des émoluments astronomiques de l’ancien numéro 7 parisien.
C’est précisément ce chiffre qui a fait bondir Juan Branco. Sur son compte X, l’avocat s’est dit profondément choqué par de tels écarts de revenus. «Mbappé a touché 3.666.666 euros pour un tiers de ses congés payés. Personne ne me fera croire que de tels écarts avec le reste de la société sont acceptables et normaux», écrit-il.
Pour Branco, cette situation marque une rupture historique dans l’équilibre social. «Il y a cinquante ans, aucun individu ne touchait des sommes aussi éloignées du reste de leurs concitoyens», insiste-t-il.
Un système jugé déconnecté de la société
Mais l’avocat ne s’arrête pas au cas Mbappé. À ses yeux, cette affaire n’est que la conséquence d’un système devenu incontrôlable, où le football s’est progressivement coupé de ceux qui l’ont fait naître : le public.
«Le “marché” tel qu’il est organisé éloigne de plus en plus le football de la population, et finira par le tuer», assène Juan Branco. Il dénonce notamment l’impuissance des supporters face à l’explosion des coûts liés au football moderne : prix des billets, abonnements télévisés, merchandising.
«Les citoyens ne sont pas libres de choisir le prix des places, des abonnements télévisés, etc. Ils sont faits prisonniers de passions générées par leurs aînés, à l’époque où le football était abordable, accessible, et où les joueurs, bien payés, vivaient cependant au sein de la société», poursuit-il.
«Une fuite en avant mercantile»
Pour Juan Branco, le football est engagé dans une spirale dangereuse, marquée par une explosion des inégalités qu’il juge «aberrante». «Nous ne tirerons rien de bon à cette fuite en avant mercantile, et de façon générale, à cette explosion aberrante des inégalités», écrit-il encore.
L’avocat va même plus loin, remettant en cause la notion même de marché, souvent invoquée pour justifier ces dérives financières. «Le “marché” est une fiction que nous construisons, en créant ou détruisant des règles censées réguler nos rapports sociaux. C’est nous qui décidons ce qu’est le “marché”», conclut-il.