L’image de Zinedine Zidane en 2006 reste gravée à jamais dans la mémoire collective : capitaine inspiré, numéro 10 majestueux, patron technique et mental d’une équipe de France revenue de loin jusqu’à la finale de la Coupe du monde en Allemagne. Pourtant, derrière cette épopée mythique, la relation entre Zidane et le sélectionneur Raymond Domenech n’a jamais été aussi idyllique qu’on a bien voulu le croire.
Seize ans plus tard, en 2022, Zidane a levé le voile sur cette collaboration compliquée dans un entretien accordé à L’Équipe, n’hésitant pas à régler ses comptes avec celui qui dirigeait alors les Bleus.
Revenu en équipe de France en 2005 après une retraite internationale express, Zinedine Zidane avait accepté de reprendre le flambeau pour aider les Bleus à se qualifier pour la Coupe du monde 2006. Un pari osé, mais réussi sur le plan sportif. En revanche, sur le plan humain, la cohabitation avec Raymond Domenech s’est révélée bien plus délicate.
L’un des épisodes les plus marquants reste le remplacement de Zidane lors du deuxième match de poule face à la Corée du Sud. Une décision incomprise par le meneur de jeu français… et qu’il n’a manifestement jamais digérée.
Dans les colonnes de L’Équipe, Zidane raconte sans détour sa colère ce soir-là. «Il (Raymond Domenech) me sort pour faire entrer David Trezeguet (90e + 1). Mais qui va le faire marquer, David ? Ce n’était pas clair. J’ai les glandes et je le lui fais savoir. Il y a plein de choses qui s’étaient aussi passées, avant. Des histoires racontées sur mon retour qui n’étaient pas la réalité. J’ai décidé de tracer mon truc à ce moment. On a même décidé de tracer notre truc ensemble. Et ça allait le faire. C’était lancé», indiquait Zidane.
«On avait pris les clés, à 100 %»
Zidane le dit désormais ouvertement : le leadership n’était plus vraiment sur le banc. «On avait pris les clés. À 100 %. On était entre nous, chaque avant-veille de match. On avait trouvé un lieu pour nous. C’était exceptionnel. On faisait venir des merguez de Berlin parce qu’il paraît que c’étaient les meilleures ! Des moments magnifiques, pendant quatre heures à table. Il y a eu une vraie cohésion. C’était dans une petite auberge perdue, à quelques kilomètres de notre hôtel. Une ambiance fabuleuse», poursuit Zidane.