Zinédine Zidane, icône incontestée du football français, a conquis le cœur de millions de Français, notamment après ses deux coups de tête lors de la finale de la Coupe du Monde 1998. Pourtant, certains, comme Raymond Domenech, n’hésitent pas à critiquer ouvertement la star.
Domenech, sélectionneur de l’équipe de France entre 2004 et 2010, a souvent été au centre de la polémique, et ses commentaires à l’égard de Zidane ne dérogent pas à la règle.
Lors d’une interview accordée à Le Monde en 2016, Domenech a donné son avis tranché sur l’ex-meneur des Bleus, affirmant que Zidane n’était pas «un gentil mec» et soulignant son côté mystérieux et imprévisible.
«Zidane incarne le talent, la créativité, il était capable de faire sur un terrain ce que les autres ne savaient pas faire. Et il a en plus cette capacité à ne pas parler beaucoup. Quand il a commencé à faire de la télé son sponsor lui a d’ailleurs demandé d’arrêter. Ça lui donne cette part de mystère qui entoure les stars. Zidane, lui, c’est un mythe. Mais ce n’est pas une star lisse, ce n’est pas un gentil mec. Il est capable de tout, et c’est ce qui en fait un dieu humain.», a-t-il déclaré.
Pour Domenech, le mythe Zidane est indéniable, mais il s’accompagne d’un côté plus sombre, un aspect qui, selon lui, a souvent été ignoré.
L’ombre du coup de tête de 2006
Domenech n’a jamais véritablement digéré le célèbre coup de tête de Zidane en finale de la Coupe du monde 2006 contre Marco Materazzi.
Pour lui, cet acte a été trop rapidement oublié par les supporters français, qui ont continué à vénérer Zidane sans véritable remise en question.
«Pardonner ? Mais personne n’a eu besoin de lui pardonner car on ne l’a même pas accusé. Quand on est rentrés à Paris après la finale de Berlin on a été reçus à l’Elysée par le président de la République avec la Légion d’honneur ! L’épisode du coup de boule fait partie du mythe. Ça en a fait un dieu humain. Un mec qui met un coup de tête à un type qui l’a insulté, il n’y a pas plus humain.», a-t-il déploré.
Domenech évoque ainsi une forme d’«immunité» dont aurait bénéficié Zidane, une indulgence populaire qui aurait occulté les conséquences pour le reste de l’équipe.
«Les gens n’ont vu qu’un joueur dans cette histoire, mais personne n’a jamais pensé à ce que Thuram, Henry, Vieira, Malouda ou Sagnol avaient pu ressentir. Lui avait fait un mauvais geste et les autres avaient perdu la finale de la Coupe du monde. Comme tout mythe, il bénéficie d’une forme d’immunité», a ajouté l’ancien sélectionneur.
Pour Domenech, les autres joueurs, qui ont perdu cette finale, n’ont jamais été considérés comme les véritables victimes de cet incident.
La réaction mesurée de Zidane
Face à ces critiques, Zinédine Zidane est resté fidèle à lui-même. Lors d’une conférence de presse tenue peu après ces déclarations de Domenech, il a refusé de se laisser entraîner dans la polémique.
«Qu’est-ce que je peux répondre? Il a son opinion et la défend. Il me connait très bien. Il sait ce que je pense de lui et je ne vais pas commenter davantage. Le plus important est de se concentrer sur la partie», a-t-il simplement commenté.