Plus de deux ans après les faits, le parquet de Nanterre a réclamé un procès pour viol contre Achraf Hakimi, international marocain du Paris Saint-Germain, pour des événements survenus dans la nuit du 24 au 25 février 2023 à son domicile. L’affaire, initialement révélée par Le Parisien, continue de diviser, tant les versions des deux protagonistes divergent.
Trois versions pour un même soir
La plaignante, prénommée Amélie (nom modifié), a affirmé avoir été victime d’une pénétration digitale non consentie, dénonçant les faits dès le 26 février 2023 au commissariat de Nogent-sur-Marne.
Depuis, ses déclarations ont varié, ce que la défense n’a pas manqué de relever. «Elle ment», a affirmé Hakimi lors de son audition le 2 mars 2023, insistant sur le fait qu’il n’y a jamais eu de rapport sexuel ni de geste déplacé.
«Amélie échange des textos. Elle me dit qu’elle travaille, ce que je respecte. On a continué à s’embrasser, des bisous plus longs, avec ma main sur le bas de son dos. Elle m’a dit : le premier soir, il ne va rien se passer. J’ai respecté sa position. J’ai dit OK. On a continué à s’embrasser mais elle utilisait une nouvelle fois son téléphone», a-t-il confié aux enquêteurs.
L’un des éléments les plus commentés du dossier reste les SMS envoyés par Amélie à son amie Nadia pendant les faits. Elle y écrit notamment : «Il me viole», ou encore «J’arrive pas à partir».
Mais interrogée sur ces messages, elle a répondu : «Dans ma tête je me suis dit : c’est un cauchemar (…) Je lui ai demandé d’arrêter à plusieurs reprises. J’ai pris sa tête avec ma main en essayant de l’immobiliser. Je lui ai dit : c’est moi qui décide si je veux ou pas. Je lui ai dit : je t’ai dit non donc c’est non.»
Une défense qui dénonce des incohérences
L’avocate du joueur, Me Fanny Colin, conteste fermement la décision du parquet : «Ces réquisitions sont incompréhensibles et insensées au regard des éléments du dossier. Celui-ci établit les mensonges de la plaignante, en particulier par les expertises psychologiques menées sur elle.»
Elle met également en doute certains détails fournis par la plaignante, notamment une conversation présumée au cours de laquelle Hakimi aurait tenté de convaincre Amélie de dépasser ses «limites» : «Pourquoi tu te fixes des limites ? Pourquoi tu te mets des barrières ?», «Tu t’es conditionnée en partant de chez toi, en venant ici, pour ne rien faire».
Selon Me Colin, ces propos sont peu crédibles : «C’est totalement faux,. Mon client, à l’époque, ne maîtrisait pas le français, n’avait pas un tel vocabulaire, et la plaignante ne parlait pas anglais»
Une bataille judiciaire imminente
Si la cour suit les réquisitions du parquet, Achraf Hakimi devra comparaître devant la cour criminelle des Hauts-de-Seine. En attendant, la défense reste confiante.
«Nous demeurons avec Achraf Hakimi aussi sereins qu’à l’ouverture de la procédure. Si ces réquisitions devaient être suivies, nous exercerons toutes les voies de recours», conclut Me Colin.