Alisha Lehmann, l’attaquante suisse nouvellement arrivée à Turin, est déjà au centre des discussions, non seulement pour ses performances sur le terrain, mais aussi pour sa présence marquante sur les réseaux sociaux.
Dans une interview exclusive accordée à La Gazzetta dello Sport, Lehmann a partagé son quotidien en tant que footballeuse professionnelle et icône mondiale des réseaux sociaux, avec plus de 17 millions de followers sur Instagram et 10 millions sur TikTok.
Contrairement à ce que ses millions de followers pourraient penser, Alisha Lehmann affirme ne pas mener une vie de star. Bien que sa popularité sur les réseaux soit indéniable, elle précise que sa priorité reste le football, un sport qu’elle place au-dessus de toute autre activité.
«Je ne vis pas comme une star, mais comme tout le monde. Lorsque les gens vous voient sur les réseaux sociaux, ils imaginent une vie différente, mais ce n’est pas le cas. Je vis une vie normale. Je rentre à la maison, je cuisine, je fais les mêmes choses que tout le monde», explique-t-elle.
«C’est agréable quand les gens me reconnaissent dans la rue et me saluent, mais je ne passe pas beaucoup de temps à entretenir cette image.»
Les réseaux sociaux : un hobby, pas une priorité
Bien que sa notoriété en ligne soit impressionnante, Lehmann souligne que les réseaux sociaux ne sont qu’un passe-temps, et non une obsession.
Pour elle, ces plateformes sont un moyen de promouvoir le football, tant au niveau personnel que pour le sport féminin en général.
«Les réseaux sociaux sont pour moi une façon de montrer le football, mais aussi la vie. Beaucoup pensent que si vous êtes un joueur, vous devez rester à l’écart de ces plateformes. Pourtant, elles sont devenues essentielles pour promouvoir le football féminin, et c’est aussi une manière d’aider le développement de ce sport, que ce soit en Angleterre ou en Italie», confie la joueuse.
Lehmann insiste sur le fait que le temps qu’elle consacre aux réseaux est bien inférieur à celui qu’elle passe à s’entraîner.
«Le football, c’est toute ma vie. Le temps que je passe sur les réseaux sociaux n’est rien comparé au travail que je fais sur le terrain. Quand je poste une photo, cela me prend deux minutes. Je n’ai jamais cherché à devenir célèbre.»
Inégalités salariales et combat pour l’égalité
Partageant sa vie avec le footballeur brésilien Douglas Luiz, Alisha Lehmann aborde également les inégalités flagrantes entre le football masculin et féminin, une réalité qui la touche profondément.
«Tout le monde aimerait avoir le même salaire. Souvent, je rentre à la maison et je parle à Douglas, je lui dis que ce n’est pas juste. Nous faisons le même travail, mais il est payé cent mille fois plus que moi», déclare-t-elle avec émotion.
«Il est clair que le chemin vers l’égalité salariale est encore long. Cela prendra du temps et nécessitera une volonté collective pour provoquer ce changement.»
Un plaidoyer pour le football féminin
Lehmann se bat également contre les préjugés tenaces à l’égard du football féminin. Selon elle, ceux qui critiquent ce sport sans jamais avoir assisté à un match font preuve d’ignorance.
«Si quelqu’un plaisante sur le football féminin, je lui demande toujours : « As-tu déjà vu un match ? » Probablement pas. Parce que si tu en voyais un, tu comprendrais à quel point nous sommes bons et passionnés. En 2024, il est incompréhensible que des gens aient encore de telles opinions. Ils vivent peut-être encore derrière des montagnes ou des arbres, je ne sais pas», conclut-elle, avec une touche d’humour et de frustration.