La rencontre entre la Libye et le Bénin, comptant pour les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, a pris une tournure dramatique lundi dernier. Alors que les Guépards, menés par leur sélectionneur Gernot Rohr, célébraient leur qualification pour la CAN au Maroc, leur séjour en terre libyenne a été marqué par de graves incidents après le coup de sifflet final.
Selon les déclarations de Gernot Rohr à Canal+ Sport Afrique, le match s’était déroulé sans problème majeur. Cependant, les choses ont rapidement dégénéré dans le tunnel menant aux vestiaires, où les joueurs et le staff béninois ont été confrontés à des jets de bouteilles et à une agression directe d’un de ses assistants.
«Les petits soucis sont arrivés après le match, à notre surprise. Avec des jets de bouteilles, la poursuite d’un de mes assistants par des gens qui voulaient le frapper dans le tunnel.», a-t-il expliqué.
Face à cette situation, les joueurs et le staff ont dû se réfugier dans leurs vestiaires, où ils sont restés confinés pendant plus d’une heure et demie, dans l’espoir que la situation se calme.
Cependant, selon Rohr, la situation a empiré lorsque les forces de l’ordre locales, censées assurer leur sécurité, se sont retournées contre eux.
«On s’est enfermé dans le vestiaire pendant 1h30 et lorsqu’on est sorti, il y a des événements très regrettables qu’on ne devrait pas voir dans le football. Et là, on a vu que c’est un pays où il n’y a pas encore de sécurité, puisque même les policiers nous ont frappés. Ils ont sorti des matraques pour nous taper dessus. On a quelques blessés… C’est vraiment regrettable», a ajouté Rohr avec amertume.
Un départ chaotique vers Cotonou
Le calvaire des Béninois ne s’est pas arrêté là. Bloqués à Tripoli, les joueurs et le staff ont dû attendre de longues heures avant de pouvoir quitter le pays.
Alerté de la situation, le gouvernement béninois a rapidement pris des mesures en affrétant un avion spécial pour rapatrier l’équipe. Mais les démarches administratives ont compliqué cette évacuation.
«Le match en lui-même s’était bien déroulé, mais après le match, c’était catastrophique. Le gouvernement du Bénin, que nous remercions, a mis un avion à notre disposition pour ne pas nous laisser partir un à un dans diverses directions, en Europe ou ailleurs. On a attendu toute la nuit, une dizaine d’heures avant le match, pour qu’il ait l’autorisation de survoler le Mali, le Burkina Faso. Après ça, on a attendu 10 heures toute la nuit, les joueurs n’ont pas dormi… Mais on est rentrés sur Cotonou», a conclu Gernot Rohr.