À quelques jours du quart de finale retour de Ligue des champions entre le Real Madrid et Arsenal, les voix de l’histoire s’élèvent. José Antonio Camacho et Jorge Valdano, deux figures emblématiques du club madrilène, ont partagé sur Radioestadio Noche d’Onda Cero leur foi intacte en une remontée que beaucoup jugent improbable après la lourde défaite 3-0 concédée à l’aller à l’Emirates Stadium.
Camacho : «Le Bernabéu fera trembler Arsenal»
Pour Camacho, ancien défenseur légendaire du Real (1973-1989), le Santiago Bernabéu reste un lieu mystique où tout est possible.
«Le Santiago Bernabéu est un stade qui a quelque chose de spécial. Je suis sûr que cela arrivera aussi à Arsenal ; le Bernabéu leur pèsera. Les équipes anglaises ont tendance à être reléguées à l’extérieur», a-t-il assuré, en évoquant avec émotion l’une des plus grandes soirées européennes du club : la victoire 6-1 contre Anderlecht le 12 décembre 1984.
Ce soir-là, Madrid avait renversé un 3-0 encaissé en Belgique, dans un match resté gravé dans la mémoire des supporters.
Revenant sur ce moment, Camacho se souvient du besoin de regonfler le moral d’un vestiaire abattu : «Après ces matchs, le moral baisse un peu, et à ce moment-là, j’ai voulu le remonter. Heureusement, le Real Madrid a connu de nombreuses soirées magiques, avec des remontées.»
«Une équipe avec une mentalité unique»
L’ancien sélectionneur espagnol insiste : «S’il existe une équipe avec cette mentalité et avec des supporters qui abordent le terrain différemment, c’est bien le Real Madrid. Les mêmes joueurs veulent parfois tout donner, et à d’autres moments, ils se cachent.»
Pour Camacho, Arsenal pourrait bien tomber dans le piège du respect excessif : «C’est une équipe qui attaque et défend beaucoup en bloc, mais ce n’est pas la même chose lorsqu’ils jouent un match de championnat ou de Ligue des champions. Arsenal respectera beaucoup Madrid, et cela pourrait être leur problème.»
Valdano : «Camacho nous a poussés dans la folie»
Jorge Valdano, buteur lors de la fameuse remontée contre Anderlecht, partage cet optimisme nourri par le passé.
«Je ne croyais pas à un retour contre Anderlecht, mais Camacho a ignoré le duel dès la première minute et a commencé à nous défier», raconte l’Argentin avec un brin de nostalgie.
L’ancien attaquant du Real (1984-1987) se remémore l’ambiance unique du matin du match : «Il me réveillait et commençait à me demander comment j’allais jouer ce jour-là, comment j’allais jouer de la tête ce soir-là. On était une bande de gamins, complètement fous.»
Et d’ajouter : «L’émotion est un souvenir impérissable. Ces matchs sont inoubliables. L’ambiance était meilleure qu’aujourd’hui : 120 000 personnes debout, une confiance extraordinaire.»
«Le chaos comme moteur de l’euphorie»
À l’approche du retour face aux Gunners, Valdano estime que la logique n’a plus sa place. «La rationalité est complètement mise de côté ici. Cette génération connaît le chemin et le climat à créer», explique-t-il.
Il rejoint même Alvaro Benito dans sa «théorie du chaos» : «Il y a un moment de chaos qui produit de l’euphorie chez les joueurs du Real Madrid et de la peur chez les adversaires. Cela commence à créer les conditions pour que des choses incroyables se produisent.»