Depuis plus de trente ans, Didier Deschamps et Nagui partagent une amitié sincère qui dépasse largement leurs rôles publics. À l’occasion du départ imminent du sélectionneur, entamant ce vendredi sa quatorzième et dernière saison à la tête de l’équipe de France, l’animateur-producteur s’est confié dans Le Parisien.
Nagui, passionné de football, a suivi les Bleus dans de nombreux déplacements, du Qatar à la Russie, pour soutenir son ami. Leur lien remonte à Clairefontaine et aux années 1990, lorsqu’ils se croisaient via le PSG et ses joueurs, tels que Daniel Bravo ou Youri Djorkaeff.
«C’était ici à Clairefontaine. Je connaissais la bande des années 1990 du PSG, Daniel Bravo, Youri Djorkaeff … Ils m’ont permis de croiser Didier. Le point de départ c’est qu’on aimait vanner, se chambrer et rire ensemble. Sans autre calcul. Mais une amitié se révèle lorsque cela ne va pas fort, dans les épreuves. Soit on en sort plus fort soit on se sépare. Et à un moment vous vous retournez et vous réalisez que cela fait en effet plus de 25 ans. C’est dingue», confiait l’animateur.
Pour Deschamps, cette relation est bien plus intime que celle d’un sélectionneur et d’un animateur : «Cette relation, ce n’est pas entre Didier Deschamps le sélectionneur et Nagui l’animateur et producteur. C’est plus intime que cela. Ce n’est pas superficiel. Nous avons des points communs, des valeurs proches, celle du respect d’abord. Cela vient certainement de l’éducation qu’on a reçue. Nos traits de caractère se ressemblent : je suis un gros chambreur et lui adore cela aussi. On plaisante énormément. Si on me regarde en conférence de presse, je ne suis pas marrant mais je ne suis pas là pour faire rire non plus ! Lorsque je rencontre des gens, ils me disent : je ne vous voyais pas du tout comme cela.»
Nagui révèle également avoir été informé en amont du départ de Deschamps, annoncé en janvier dernier. «Je n’étais absolument pas surpris, a reconnu celui qui officie également sur France Inter. En fait, je n’étais pas le seul dans la confidence, mais il faut savoir lire le Didier Deschamps entre les lignes. Son départ, c’est le sujet même de sa prolongation de contrat après le Mondial 2022, où il liait l’Euro 2024 et la Coupe du monde 2026. C’était le dernier cycle, c’est cohérent», explique-t-il.
L’animateur décrit enfin l’état d’esprit du sélectionneur pour cette ultime saison : «Pour avoir passé du temps avec lui récemment, il vit au jour le jour, en fait. Il regarde tous les matchs de ses joueurs en direct ou en replay, il les suit de près et ne se contente pas du bouche-à-oreille. Avec lui, c’est : à chaque jour suffit sa peine. C’est-à-dire se demander quelle liste il faut établir pour la rentrée, quelle préparation il faudra mettre en place, comment on joue les prochains adversaires, etc. Même quand on lui lance des blagues entre potes pour la Coupe du monde 2026, il répond : mais d’abord, il faut qu’on se qualifie. Il ne se projette pas, il pense au 5 et au 9 septembre (Ukraine-France et France-Islande). Il sait qu’il peut se passer n’importe quoi et qu’il peut ensuite y avoir le feu à la baraque. À l’inverse, il ne s’emballera pas, même s’il y a deux victoires.»