À 40 ans, Mathieu Valbuena ne montre aucun signe de ralentissement. L’ancien international français et ex-joueur de l’Olympique de Marseille a récemment rejoint le club d’Athènes Kallithéa, nouvellement promu en première division grecque. Dans une interview accordée à L’Equipe, il revient sur son amour inébranlable pour le football, ses défis personnels et sa carrière mouvementée.
Après un court séjour à Chypre, Valbuena a décidé de revenir vivre à Athènes, une ville qui lui est chère. «C’est un club familial en développement», explique-t-il. «Ce ne sera pas un défi d’être en tête du classement, mais c’est tout aussi excitant. L’âge n’est qu’un chiffre. Le plaisir, physique et mental, est toujours là. J’ai toujours ce petit truc, cette adrénaline avant le match, c’est pour ça que je prolonge le plaisir au maximum. Quand je n’apporte plus rien dans un champ, alors j’arrête.»
Valbuena ne cache pas les difficultés qu’il a rencontrées au cours de sa carrière, notamment le scandale qui l’a éloigné de l’équipe nationale française.
«J’avais besoin d’être un peu oublié. En France, je suis devenu la cible, on me sifflait dans tous les stades. Partir m’a donné une nouvelle vie. À l’étranger, ils ne se soucient pas de vos histoires non sportives. J’ai fait quelque chose de stupide. Une carrière, comme une vie, n’est pas un long fleuve tranquille. Le mien en est l’exemple parfait, mais il m’a beaucoup appris. Les coups permettent d’avancer. Construisez un esprit d’acier», confie-t-il.
Son implication dans l’affaire de chantage à l’encontre de Karim Benzema a pesé lourdement sur sa carrière, marquant un des pires moments de sa vie de footballeur.
«C’était le pire moment de ma carrière. Pour moi, l’équipe de France représentait tout. J’ai été triste pendant longtemps. Aujourd’hui, je n’en veux plus à personne. Je suis en paix. J’ai rencontré Didier (Deschamps) il n’y a pas longtemps. Nous avons parlé de football, de beaucoup de choses, il était très content de me voir», admet-il.
Le joueur reconnaît avoir évolué au fil des années, prenant du recul sur ses attitudes passées. «Dans ma carrière, j’ai parfois été un peu arrogant, imbu de moi-même. Dans le football, il faut en être un de temps en temps, on vit dans un monde de lions, dans des vestiaires avec de grandes personnalités. À un moment donné, il faut avoir un bon caractère», explique-t-il. Ce parcours l’a forgé et lui a permis de développer un esprit résilient.
Aujourd’hui, Valbuena est déterminé à laisser derrière lui les étiquettes et à se concentrer sur l’avenir. «En France, quand on a une étiquette, c’est difficile de l’enlever. Il y avait un manque d’objectivité de ma part. Mon parcours aurait pu être valorisé comme celui de Giroud ou de Ribéry, eux aussi issus du monde amateur. À l’étranger, nous respectons d’autant plus cela», conclut-il.