L’affaire prend de l’ampleur à Chelsea. Mis à l’écart par l’entraîneur italien Enzo Maresca, Raheem Sterling s’entraîne désormais séparément du groupe principal, ce qui a provoqué une vague de critiques. L’ancien international anglais Gabriel Agbonlahor a pris la parole ce mercredi sur talkSPORT pour dénoncer cette situation et demander l’intervention du syndicat des joueurs (PFA).
Décision radicale de Maresca : Sterling, 30 ans, n’a plus sa place dans l’effectif principal et doit s’entraîner sur un autre terrain, à un horaire différent, aux côtés d’un groupe de joueurs considérés comme «indésirables».
Pour Agbonlahor, cette pratique est inacceptable : «J’ai vu cela se produire à Aston Villa avec certains joueurs. Je me souviens, à l’époque de Paul Lambert, il y avait un groupe de joueurs superflus qui devaient s’entraîner ensemble, séparément. Ils disaient : « Oh, je ne peux pas leur parler. Je ne veux pas être surpris en train de leur parler. » Ça vous déprime tellement…»
Un palmarès qui impose le respect
Agbonlahor rappelle que Sterling n’est pas un joueur quelconque : «Oui, la dernière saison de Raheem Sterling n’a pas été sa meilleure. En 17 matchs de Premier League avec Arsenal, il n’a été titulaire que quatre fois, n’a marqué aucun but et a délivré deux passes décisives. Mais aujourd’hui, Raheem Sterling n’a que 30 ans. Il compte 82 sélections avec l’Angleterre, 20 buts, quatre titres de Premier League, cinq Coupes de la Ligue et une FA Cup. Maintenant, il s’entraîne seul et est très maltraité par l’entraîneur. C’est le problème que j’ai avec certains supporters : ils se plaignent que des joueurs comme Isak ou Wissa veulent partir, mais quand un club ne vous veut pas, il vous traite comme un déchet. Ils vous obligent à vous entraîner à une heure précise. Ils vous obligent à rester seul dans les vestiaires, loin de vos coéquipiers».
La santé mentale au cœur du débat
L’ancien attaquant met en garde contre les conséquences psychologiques de telles méthodes : «Qu’en est-il de la santé mentale de Raheem Sterling ? Et de celle de Disasi ? Ce n’est pas parce qu’il gagne 325 000 £ [374 800 €] par semaine que tout va bien ? L’argent ne fait pas tout. L’argent que Sterling reçoit n’a rien à voir avec sa santé mentale ni avec le fait qu’il s’entraîne seul.»
Agbonlahor poursuit : «Dans une période comme celle-ci, quand on est séparé de ses coéquipiers, on est confiné. On est habitué à s’entraîner à 9 ou 10 heures du matin avec ses coéquipiers. Je n’aime tout simplement pas ça. Je n’aime pas ça du tout. Quel mal Raheem Sterling ferait-il en s’entraînant avec cette équipe de Chelsea ? Pourquoi ne peut-il pas être du côté adverse quand ils s’entraînent ? Vous voyez ce que je veux dire ? Ça ne me convient pas du tout. Cela me fait détester les managers qui font ça aux joueurs. Maresca, tu vaux mieux que ça. Pense aussi à la santé mentale des joueurs. L’argent ne fait pas tout. L’argent que reçoit Raheem Sterling n’a rien à voir avec lui ni avec la situation dans laquelle il se trouve. Les gens en parlent. J’imagine bien qu’on dise : « Oh, tu sais, il ne gagne que 325 000 £ par semaine »», a-t-il ajouté.
Un appel à la PFA
Pour Agbonlahor, le syndicat des joueurs doit désormais réagir : «La PFA peut certainement faire quelque chose à ce sujet. Elle doit s’impliquer. Je suis sûr qu’il faut avoir plus de cinq ou six joueurs [avec qui s’entraîner]. Je verrai, mais il pourrait rentrer chez lui s’il le souhaite. Il faut un certain nombre de joueurs avec lesquels s’entraîner. Je pense que c’est une règle que les clubs doivent respecter», a-t-il conclu.