Emmanuel Petit, l’un des héros de la mythique victoire française en Coupe du Monde 1998, a toujours joué avec une force intérieure bien particulière. Si ses exploits avec l’équipe de France et à Arsenal ont marqué les esprits, ils s’inscrivent aussi dans un parcours profondément humain, nourri par un lien fort avec son défunt frère Olivier.
Dans une interview touchante accordée à Yahoo!, Petit s’est confié sur ce qui a façonné sa carrière au-delà du simple talent : une mission, un engagement envers la mémoire de son frère disparu tragiquement sur un terrain de football.
«Mon frère Olivier est décédé en jouant au foot, devant sa future femme et devant mon autre frère, David. Je l’ai appris de la plus terrible des manières. Mes parents étaient avec moi à Monaco, et nous étions chez un ami. J’ai reçu un coup de téléphone chez mon ami, c’est lui qui a décroché.
En l’espace de deux ou trois minutes, j’ai vu le visage de mon père se liquéfier. Il a commencé à taper sa tête contre le mur en répétant que ce n’était pas vrai. J’ai refusé de regarder le cercueil, j’ai tourné le dos à mon frère. Je ne voulais pas avoir cette image en mémoire pour le restant de ma vie.
Les dieux du football ont décidé de prendre la vie de mon frère sur le terrain, et de me mettre moi sur les terrains professionnels pour me donner une grande carrière. C’est comme ça que j’ai pris la chose. J’avais l’impression d’être en mission.
Je m’étais promis de tout faire pour que la mémoire de mon frère soit honorée et pour redonner le sourire à ma famille. Chaque match que j’ai fait, je faisais toujours les mêmes gestes.
Quand j’arrivais sur le terrain, je prenais toujours un peu d’herbe dans la main et je la balançais. J’avais toujours une pensée pour mon frère, je regardais vers le ciel en sachant qu’il me protégeait. C’était un pacte entre lui et moi. Pour qu’il me protège sur le terrain, je devais tout donner.», raconte Petit.