Dans une interview accordée à Radio Bip, Gernot Rohr, l’ancien entraîneur des Girondins de Bordeaux et actuel sélectionneur de l’équipe nationale du Bénin, a abordé les objectifs fixés par la fédération béninoise et le ministère des Sports, ainsi que sa vision de son rôle à la tête des Guépards.
Lorsque Gernot Rohr a été interrogé sur les attentes spécifiques des autorités béninoises, il a tenu à préciser que l’accent n’était pas uniquement mis sur les résultats immédiats, mais aussi sur l’image du football béninois. Pour lui, l’essentiel réside dans la création d’une équipe solidaire et respectueuse.
«Je ne vais pas vous citer ce qu’il y a dans mon contrat. Il s’agit simplement d’avoir une bonne image du football béninois, que les joueurs qui composent cette équipe mouillent le maillot, que nous ayons une équipe qui fasse plaisir à regarder, fair-play, solidaire…», a-t-il affirmé.
L’intégrité et le comportement des joueurs sont primordiaux, selon lui. «Ce sont des garçons qui doivent avoir un comportement impeccable. Tout ça, vous ne pouvez pas l’écrire dans un contrat, mais comme j’ai une carrière depuis cinq décennies dans le monde du football, je pense que les responsables qui m’ont fait venir ont vu que j’incarnais ces qualités-là», a ajouté le sélectionneur.
Il a souligné que ces valeurs ne sont pas seulement inscrites dans un contrat, mais font partie de sa philosophie et de l’esprit qu’il veut insuffler à l’équipe.
«A partir de là, vous faites un contrat pour régler les choses les plus importantes, et après vous faites confiance à la personne qui vient faire le travail», a-t-il expliqué.
L’obligation de résultats : Une pression implicite
Rohr a également été clair sur la question de l’obligation de résultats, en précisant que, bien que ce ne soit pas spécifiquement stipulé dans son contrat, la qualification pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) était une exigence implicite.
«Il y a toujours une obligation de résultats. Il est certain que si on ne s’était pas qualifiés, moi-même j’aurais dû en tirer les conséquences, et partir», a-t-il déclaré.
Pour le sélectionneur, la qualification pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) était une priorité.
«Même si ce n’est pas marqué dans mon contrat, c’était une obligation d’aller à cette Coupe d’Afrique des Nations. Si j’ai un certain honneur, une certaine philosophie, je n’ai pas besoin de tout noter dans un contrat… Vous faites confiance», a-t-il ajouté.
La gestion de l’âge et des talents
Rohr a également évoqué les défis liés à la composition de l’équipe béninoise, qui, selon lui, nécessitait une approche patiente.
«Les gens savaient qu’on partait de loin, que la moyenne d’âge était de plus de trente ans, qu’il y avait des joueurs de près de 40 ans dans cette équipe, et qu’il fallait trouver des joueurs qui la composent, sans avoir forcément des joueurs qui jouent dans des grands clubs européens. Ça, c’était le contexte, d’où la patience qu’il fallait avoir pour arriver à quelque chose qui tient la route […]», a-t-il expliqué.
Le parcours vers la qualification pour la CAN a été semé d’embûches, et Gernot Rohr n’a pas manqué de rappeler que, parfois, le sort du match peut se jouer sur des détails.
«Après, est-ce qu’ils auraient accepté ou pas, je n’en sais rien, mais on avait de toute façon tout fait pour y arriver, et parfois ça tient à un petit coup de sifflet d’un arbitre qui n’est pas toujours impartial, à un but rentré ou qui n’a pas été validé…», a-t-il commenté.
Malgré ces imprévus, il a affirmé qu’en cas d’échec à la qualification, il aurait pris ses responsabilités en proposant sa démission. «Oui, si on n’avait pas été qualifiés pour la CAN, j’aurais proposé ma démission», a-t-il affirmé.