Entraîneur globe-trotter, Hervé Renard a forgé un parcours impressionnant à travers plusieurs pays, mais son passage au Maroc reste l’une des expériences les plus marquantes de sa carrière. Trois années à la tête de la sélection marocaine, avec un succès mitigé, notamment une élimination en quart de finale de la CAN 2019, ont laissé une empreinte profonde dans sa vie professionnelle et personnelle.
Au Maroc, Renard a dû faire face à une ferveur populaire sans égal. «Il y a une pression folle. C’est difficile pour moi de sortir dans les rues, car les gens te sollicitent, te parlent de foot, des joueurs, des attentes du pays. Je ne peux pas vivre une vie normale. C’est mieux que de recevoir des cailloux. Il faut donc vivre avec et s’adapter», confiait-il à Le Figaro.
Cette pression, bien qu’intense, était préférable à des réactions plus violentes, comme celles des jets de pierres, et Renard a appris à vivre avec, s’adaptant à la passion dévorante des Marocains pour leur équipe nationale.
Le tacticien français, qui a également coaché la Côte d’Ivoire, la Zambie, le Ghana et l’Angola, se définit comme un amoureux de l’Afrique, un continent qui l’a transformé.
«Je ne suis plus le même. Ça a changé l’homme que j’étais à travers des rencontres, des cultures différentes. L’Afrique a totalement changé ma vie. Mon regard sur la vie, ma façon d’être. Quand on parcourt l’Afrique, on se rend compte de tellement de choses et, surtout, de notre chance. Le Maroc, ce n’est pas la même chose que la Zambie. Même si c’est sur le même continent, c’est différent. J’ai vu des gens se contenter de peu et être heureux. En France, on a beaucoup et on est malgré tout jamais totalement satisfait.», affirme-t-il.
À travers ses voyages et ses expériences, il a été confronté à une réalité très différente de celle de l’Europe.
«En Afrique, tu as une liberté de vie qu’il n’y a pas en Europe. Ici, tu as plus l’impression de pouvoir t’amuser, de profiter, alors qu’en France et en Europe j’ai l’impression que tout est plus régulé, restrictif, voire interdit. Il faut des règles, mais pas trop non plus car ça peut tuer la liberté. Il faut trouver ce juste milieu. Être libre, c’est fabuleux.», ajoute Renard.