Champion du monde 1998, icône d’Arsenal, Emmanuel Petit reste un nom respecté dans l’histoire du football français. Pourtant, son passage au FC Barcelone, entre 2000 et 2001, s’apparente à un sombre épisode de sa carrière. Loin de la magie du Camp Nou, l’ex-milieu tricolore y a découvert un vestiaire gangréné par les tensions, les rivalités… et le racisme.
Invité en décembre 2019 sur le plateau de l’émission Le Vestiaire, Emmanuel Petit a brisé le silence autour de son expérience en Catalogne. Ce qu’il y a vécu dépasse le cadre du simple échec sportif.
«Je savais qu’il y avait pour beaucoup de Français, et certains joueurs étrangers également, une difficulté à s’imposer là-bas, peut-être à cause de problèmes culturels ou de langage. Mais à aucun moment je ne pensais qu’avant de gagner un match, il fallait aussi gagner un certain de respect dans le vestiaire. Je veux dire, on n’est pas dans une cour de prison ! On est tous dans la même équipe.», a-t-il lancé d’entrée, dénonçant une ambiance délétère et clivée.
Loin de l’image d’un club uni sous les mêmes couleurs, Petit évoque un vestiaire divisé en factions.
«Jamais je n’aurais pu m’imaginer ce qui s’y passait. L’identité catalane, l’omniprésence nationaliste en permanence… Les étrangers, on était des seconds couteaux, sauf les joueurs comme Rivaldo qui pouvaient être des facteurs X. Globalement, c’était la guéguerre entre les Néerlandais, les Catalans et le reste du monde autour. On était l’équipe «benetton», il n’y avait aucun lien», a-t-il poursuivi.
Mais au-delà des simples querelles de clans, l’ancien international révèle un fait encore plus grave : la présence d’actes racistes dans le vestiaire.
«Ça va peut-être choquer certaines personnes, mais j’ai vécu le racisme dans le vestiaire du FC Barcelone. Moi, de temps en temps, certains joueurs, assez souvent. Notamment un joueur dont je ne citerai pas le nom, le pauvre.», a-t-il expliqué.
Un témoignage glaçant, loin des paillettes du grand Barça. Pour Emmanuel Petit, l’atmosphère identitaire et la pression catalane étouffaient tout esprit collectif.
«Des fois, je me suis demandé si on était vraiment dans un vestiaire de foot. À tel point que certains joueurs ont commencé à en venir aux poings.», a-t-il ajouté.
Avant de tourner la page, il a tenu à s’exprimer directement face à ce qu’il appelle «la clique des Catalans».
«Moi, j’ai dit ce que je pensais à la clique des Catalans, comme quoi j’étais venu pour jouer au football et pas pour être confronté à des problèmes qui n’ont rien à voir avec le foot.», a-t-il conclu.