Considéré comme le meilleur gardien de but français de l’histoire, Fabien Barthez a marqué le football par son talent et sa détermination. Dans un poste où la rivalité est souvent source de tension, Cédric Carrasso a vécu une expérience mémorable durant la saison 2005-2006 à l’Olympique de Marseille.
Après des débuts discrets en tant que doublure, Carrasso a eu la chance de se révéler lorsque Barthez a été suspendu pour avoir craché sur un arbitre. Le jeune gardien a alors signé des performances remarquables, mais le retour de Barthez a bouleversé la dynamique.
Dans un entretien accordé à Oh My Goal, Carrasso évoque le retour du champion du monde de 1998 avec une certaine nostalgie, mais aussi avec un mélange d’admiration et de frustration.
«Comment on vit le retour de Barthez ? Il te met à l’heure direct le mec ! Moi j’ai envie de continuer de jouer, je m’éclate, on a une super équipe… Sauf que lui, il vient te voir, il te tape à l’épaule comme ça et il me dit : «Bon écoute petit, tu vas aller t’asseoir sur le banc maintenant». Tu le regardes, tu te demandes s’il fait une blague, mais non le mec rigole pas», raconte-t-il, le regard empreint d’émotion.
Une coexistence difficile
La cohabitation avec Barthez s’avère être un véritable défi pour Carrasso. «Il était extrêmement dur avec moi, très exigeant. Je ne savais pas comment le prendre, c’était frustrant. J’étais à la fois admiratif, car il était gentil, mais en même temps, il était dur avec moi et je ne comprenais pas pourquoi. Je me demandais ce qu’il me voulait. Et c’est pour ça que je le respecterai toute ma vie, car c’est un grand, grand, grand Fabien Barthez», confie Carrasso.
Les tensions se multiplient, notamment lorsqu’il doit se préparer à remplacer Barthez sur le terrain, mais que ce dernier finit par jouer malgré sa douleur.
«Le mec reprend sa place et il le sait, car on en a parlé ensemble, il a été horrible avec moi. Dès qu’il avait mal quelque part, je m’échauffais tout au long du match et finalement il restait sur le terrain. Une autre fois en Coupe de France, il n’y avait pas grand monde au stade alors il dit qu’il ne peut pas jouer et j’ai dû le remplacer. Que des trucs comme ça», se rappelle Carrasso. Malgré ces épreuves, il reconnaît l’importance de cette période dans sa carrière.
Une révélation marquante
À la fin de la saison, un événement marquant se produit. Barthez, conscient de la difficulté de leur relation, invite Carrasso à prendre un café.
«Il m’a parlé pendant quatre heures pour m’expliquer pourquoi il avait été comme ça avec moi. Il jouait sa dernière saison avant le Mondial et se retrouvait avec un gamin dans les pattes. Il m’a dit : ‘J’ai été obligé d’être comme ça avec toi parce que tu m’as obligé à aller un peu plus loin’», raconte Carrasso, visiblement ému par cette conversation.
Ce moment de franchise et de partage a marqué Cédric Carrasso à vie. Barthez lui a fait comprendre que son rôle était de le préparer à prendre la relève.
«Il m’a dit que c’était son dernier match et qu’après, c’était à mon tour. Ça m’a marqué ! Je lui serai à jamais reconnaissant. Il m’a tout fait comprendre en 5 minutes», conclut-il.