Lors de son passage sur «The Wild Project», une émission populaire sur YouTube, Javier Tebas, le président de LaLiga, a livré un témoignage franc sur sa relation tumultueuse avec Florentino Pérez, le président du Real Madrid.
Connu pour ses positions souvent controversées, Tebas n’a pas mâché ses mots en décrivant l’influence de Pérez sur le football espagnol et européen.
Selon Tebas, sa relation avec Florentino Pérez a commencé de manière cordiale avant de se détériorer considérablement à partir des négociations sur la centralisation des droits télévisés.
«J’ai eu de bonnes relations avec lui jusqu’à ce qu’il arrive à la vente centralisée des droits télé. Nous avons passé deux ans à négocier avec le gouvernement. Là, les choses ont commencé à se compliquer», a expliqué Tebas.
Le point de rupture est survenu lors d’une discussion tendue où Pérez, avec son air habituel de calme et de maîtrise, aurait reproché à Tebas de ne pas l’écouter.
«Javier, tu ne m’écoutes pas…», aurait déclaré Pérez, ce à quoi Tebas a rétorqué : «Je t’écoute, mais je ne fais pas attention à toi.»
Tebas n’a pas hésité à pointer du doigt les méthodes de Florentino Pérez, qu’il accuse d’exercer une influence écrasante sur les médias et les institutions du football.
«Il a fait virer des réalisateurs. Il possédait également les enregistrements, mais en raison de sa capacité d’influence, il n’en parle pas. Florentino exerce beaucoup de pression. Supprime et remplace les rédacteurs en chef des journaux», a affirmé Tebas.
Cette influence ne se limite pas aux médias, mais s’étend également aux instances sportives, comme en témoigne la plainte déposée par le Real Madrid auprès du Tribunal Administratif du Sport (TAD) espagnol, visant à disqualifier Tebas. Ce dernier ne cache pas son inquiétude face à cette situation : «Là où est Florentino, ça m’occupe et m’inquiète.»
Le conflit autour de la Super League
Un autre sujet brûlant abordé par Tebas est la Super League, un projet controversé soutenu par Pérez. Le président de LaLiga a rappelé que malgré le rejet massif de cette compétition par les clubs et les institutions européennes, l’influence de Pérez reste intacte.
«À l’Assemblée du Real Madrid, il a déclaré que le club était venu pour sauver le football… Ce n’est pas possible. Cela a ce caractère messianique», a ironisé Tebas.
Il a souligné que même lorsque les pays de l’Union Européenne ont signé un document contre la Super League, l’Espagne a refusé de le signer, démontrant, selon lui, l’influence de Florentino Pérez sur les décisions politiques.
Javier Tebas a conclu en dénonçant le modèle que Florentino Pérez semble vouloir imposer au football, où les clubs les plus riches dicteraient les règles au détriment des autres.
«Dans le football, les plus riches ne peuvent pas gouverner. Le Real Madrid est la locomotive avec Barcelone, mais une autre chose est que la concurrence est selon ce qu’elle juge bon», a-t-il déclaré, critiquant implicitement la manière dont Pérez et ses alliés perçoivent la gestion du football européen.
