Le 9 juillet 2006, Zinédine Zidane semblait se diriger vers un adieu parfait après une Coupe du Monde exceptionnelle. Son but en panenka avait régalé les supporters et souligné son génie sur le terrain. Mais en prolongation, alors que la France était sur le point de décrocher le titre, tout a basculé. Le fameux coup de tête porté à Marco Materazzi, qui valut à Zidane un carton rouge, restera l’un des gestes les plus controversés de l’histoire du football.
Si Zidane a su se bâtir une carrière légendaire, ce geste a marqué son dernier acte sur la scène mondiale, et pour certains, il a terni son image.
Jérôme Pineau, ancien cycliste et invité des «Grandes Gueules du Sport», a ouvertement critiqué ce moment, malgré l’admiration qu’il porte à Zizou. Selon Pineau, ce geste révélait un égo démesuré de la part de Zidane.
«Il me reste toujours ça en travers, avec cet amour que j’ai pour Zidane, comme beaucoup de gens, ce dernier match où il prend tout pour lui. C’est là que j’ai toujours une amertume envers ce personnage. Cette image là… Pour moi, dans sa tronche, quand il rentre dans cette finale, il se dit : «C’est mon match, quelque soit l’issue c’est mon match». Ça commence par la panenka, c’est chaud patate, il peut aussi se louper. C’est un génie, c’est légendaire, mais au final, il a fait ça pour lui», a-t-il affirmé.
Malgré sa vénération pour le joueur, Pineau confesse qu’il ne pardonnera jamais cet incident. «Je ne lui ai pas pardonné. Absolument pas, jamais. Tout le reste quand tu me dis Zidane… J’ai eu la chance de le voir jouer en salle à Limoges j’étais comme un gosse alors que j’avais 35 ans. Pour moi, c’est quelqu’un à qui je ne veux même pas parler parce que c’est au-dessus, c’est un dieu pour moi. Mais sur ce match-là, je ne lui pardonnerai jamais, jamais», a-t-il ajouté.
D’autres anciens coéquipiers de Zidane, comme Lilian Thuram, ont également exprimé leur déception, mais de manière plus mesurée.
Thuram reconnaît que tout le monde peut faire des erreurs, mais estime qu’il est nécessaire de dire que Zidane «s’est trompé».
Pour lui, ce geste a mis en péril un objectif commun, celui du titre mondial, pour lequel l’équipe s’était battue collectivement.
«Il me paraît normal de dire que Zidane s’est trompé. N’importe qui d’entre nous peut faire des erreurs dans la vie, mais je ne suis pas d’accord pour dire, comme certains voudraient le faire croire, qu’il avait raison. Parce qu’il n’avait pas raison. Il s’est trompé. Les gens qui disent qu’il a eu raison, ne sont jamais retrouvés dans une situation où il est nécessaire de travailler ensemble pour atteindre un objectif extraordinaire. Et, tout à coup, il y en a un qui met en danger et rend quasiment impossible à atteindre cet objectif, pour lequel vous avez travaillé toute votre vie», a-t-il déclaré