Le match opposant l’Inter Milan au FC Barcelone hier soir au stade Giuseppe Meazza n’était pas un simple quart de finale de Ligue des champions. Il s’agissait d’un choc palpitant, riche en intensité, émotions et rebondissements. De nombreux grands noms du ballon rond ont salué la prestation des deux équipes, et parmi eux, un certain Thierry Henry n’a pas manqué de partager son ressenti avec passion.
Présent en plateau pour l’émission «Sport Golazo» diffusée sur CBS, l’ancien attaquant international français s’est exprimé avec une sincérité rare.
Il a tout d’abord tenu à remercier les deux clubs pour leur prestation : «Ces deux dernières années, je m’ennuie à regarder du football. Pour être honnête, c’est ce que je ressens. Merci à l’Inter et merci à Barcelone d’avoir ramené ce spectacle.», a-t-il déclaré.
Des mots forts, presque déroutants venant d’un homme qui a tout connu dans ce sport : gloire, drames, titres, désillusions. Mais hier soir, quelque chose s’est ravivé. Une flamme, une émotion.
Henry a retrouvé ce frisson que seul le très haut niveau peut offrir. Pourtant, Barcelone est tombé. Battu par une Inter Milan implacable, le club catalan a vu son parcours européen prendre fin brutalement.
Mais pour l’ancien Blaugrana, cette défaite ne doit pas s’éterniser. Il voit dans le Clásico à venir une chance unique pour les hommes de Hansi Flick de rebondir.
«La meilleure chose que le Barça puisse faire en ce moment, c’est de jouer contre Madrid. C’est le match qu’on a toujours envie de jouer, et ça permet de ne pas rester bloqué dans ce sentiment trop longtemps. C’est jouer contre le Real Madrid. C’est le match qu’on veut, parce que la ville nous remet dans le bain, la situation en Liga nous remet dans le bain. C’est le Clásico.», a-t-il poursuivi.
Il insiste sur l’importance de cette rencontre, non seulement pour l’aspect sportif, mais aussi pour l’orgueil et le mental des joueurs.
«On verra tout de suite s’ils sont bons ou non. Ce sont quatre points. On peut presque y parvenir en gagnant là-bas, surtout contre son rival de toujours, et oublier l’élimination en Ligue des champions. On se réveille et on se demande si c’est vraiment arrivé. Vous savez, quand on se réveille et qu’on perd un match comme ça – je le sais, car j’ai vécu cette situation plusieurs fois – on se dit : « Est-ce que c’est vraiment arrivé ? Est-ce que j’en ai rêvé ? Ou plutôt, ce n’était pas un rêve, c’était un cauchemar. » C’est très difficile.», a-t-il ajouté.
Mais derrière l’analyse du commentateur se cache aussi l’homme blessé, le compétiteur marqué par des cicatrices profondes. Henry évoque avec pudeur ces défaites qui hantent encore ses nuits.
«On ne dort pas. Je ne sais pas s’ils dormiront ce soir. Même quand on gagne, on ne dort pas, parce qu’on est trop excité. Mais quand on perd… Je n’ai plus jamais revu la finale de la Ligue des champions que j’ai perdue contre Barcelone (avec Arsenal en 2006), ni la finale de la Coupe du monde que j’ai perdue contre l’Italie . Ce sont des épreuves difficiles qui finissent par vous rattraper, mais il faut savoir y faire face», a-t-il conclu.