Le feuilleton judiciaire entre le Paris Saint-Germain et Kylian Mbappé a connu un tournant décisif. Arrivé en fin de contrat le 30 juin 2024, l’attaquant français a quitté le club de la capitale librement pour s’engager avec le Real Madrid. Mais derrière ce départ historique se cachait un lourd contentieux financier. Refusant de verser 55 millions d’euros de primes et de salaires dus à son ancien joueur, le PSG a poussé Mbappé à saisir le conseil des prud’hommes. Verdict : le club parisien a été condamné à lui verser environ 61 M€.
Invité mardi soir dans l’After Foot sur RMC, Me Thomas Clay, avocat de Kylian Mbappé, est revenu en détail sur la stratégie du PSG… et n’a pas mâché ses mots. Contrairement à l’idée d’un dossier plié d’avance, Me Thomas Clay insiste sur le fait que le PSG a mené une défense structurée et très offensive sur le plan juridique.
«Contrairement à ce qu’on peut croire, il y avait une vraie question juridique sur l’existence d’une sorte d’avenant verbal», explique l’avocat. Selon lui, le club parisien croyait suffisamment à sa thèse pour engager des moyens importants. «Si le PSG n’y avait pas cru, il n’aurait pas mis autant d’énergie à produire des consultations juridiques de professeurs de droit. Il en a produit trois dans la procédure», précise-t-il.
Le cœur de la défense parisienne reposait sur l’idée que Kylian Mbappé aurait accepté, de manière informelle, de renoncer à une partie de ses revenus lors de sa dernière année de contrat.
L’argument de l’«avenant verbal» balayé
Un raisonnement que Me Thomas Clay juge tout simplement irréaliste, voire absurde. «Elles n’étaient pas très convaincantes, certes, mais ils ont essayé de marteler l’idée qu’il y avait bien un contrat par lequel Kylian Mbappé avait renoncé à 55M€», raconte l’avocat.
Puis vient la phrase qui résume toute sa pensée : «Évidemment, vu comme ça, c’est extravagant, c’est même absurde. Qui va renoncer à 55M€ par accord verbal ? Ça n’existe pas.»
Pour le clan Mbappé, cet argument n’avait aucune base solide, ni juridiquement, ni humainement. L’idée qu’un joueur, même au sommet de sa carrière, accepte de renoncer à une telle somme sans document écrit relève, selon eux, de la pure fiction.
Une bataille aussi médiatique que judiciaire
Me Thomas Clay souligne également que cette stratégie ne s’est pas limitée aux tribunaux. Le PSG aurait tenté d’imposer ce récit dans l’opinion publique. «Malgré tout, il y a eu un narratif juridique qu’ils ont tenté d’imposer dans la procédure et dans les médias», conclut-il.
Avec la condamnation du PSG à payer environ 61 M€, la justice a finalement donné raison à Kylian Mbappé. Le joueur du Real Madrid obtient gain de cause sur l’intégralité de ses revendications financières, tandis que la ligne de défense parisienne est totalement rejetée.
Au-delà de l’aspect financier, cette décision marque surtout la fin d’un bras de fer tendu entre le PSG et sa plus grande star de l’ère QSI. Et à en croire les propos de Me Thomas Clay, cette victoire vient aussi rétablir une vérité essentielle : non, Kylian Mbappé n’a jamais renoncé à ses droits… et encore moins par un simple accord verbal.