Vingt-cinq ans après le triomphe historique des Bleus à la Coupe du Monde 1998, certains épisodes restent méconnus. Frank Leboeuf, ancien pilier de la défense française, a récemment évoqué un moment particulièrement marquant du parcours de Zinédine Zidane, bien avant que le numéro 10 ne devienne une icône mondiale.
Si la finale contre le Brésil reste gravée dans les mémoires grâce au doublé de Zizou, son tournoi n’a pas été une succession de chefs-d’œuvre. Expulsé dès le deuxième match de poule face à l’Arabie Saoudite pour un geste malheureux, Zidane a dû observer deux rencontres depuis le banc avant de retrouver les terrains en quarts contre l’Italie. Même si son tir au but fut décisif, son influence sur le jeu restait limitée. Contre la Croatie en demi-finale, le constat était similaire : peu d’éclats techniques, mais une détermination et un engagement total.
Dans l’émission Le Vestiaire, Leboeuf se souvient : «Après son Euro moyen en 1996, il n’y a pas de matchs officiels car on est qualifiés directement pour la Coupe du Monde 1998. On ne sait pas sur quel pied danser. Il commence la Coupe du Monde, il n’est pas mauvais, mais il est pas non plus ce qu’on connait de Ziz….»
Pourtant, un moment symbolique a marqué cette demi-finale face à la Croatie : l’abnégation totale de Zidane. Leboeuf raconte : «Je ne jouais pas, mais je l’ai vu travailler pour l’équipe contre l’Italie et, contre la Croatie, il a tellement donné qu’il a fini par vomir sur le terrain. Et puis, en finale, le génie apparaît.»
Et quel génie ! Au Stade de France, ses deux coups de tête ont scellé la victoire et propulsé Zidane au rang de légende, effaçant les doutes accumulés au fil du tournoi.
Leboeuf rappelle néanmoins que le véritable apogée de Zidane viendra plus tard : «Mais ce n’est que quelques années plus tard qu’on voit le grand Zizou. En 2000, il est déjà extraordinaire mais, pour moi, c’est vraiment en 2006 qu’il arrive à maturité. En 1998 c’était un joueur important, oui, mais aussi important que tous les autres joueurs.»