Lors de la finale de la Coupe du Monde 2006 entre la France et l’Italie, Zinédine Zidane, dans un moment de tension extrême, a frappé Marco Materazzi avec un coup de tête, un geste qui est resté gravé dans l’histoire du football. Gaël Givet, qui faisait partie de l’équipe de France à cette époque, revient sur les émotions partagées après cette action, notamment dans les vestiaires, après le match.
Dans une interview au podcast Les Légendes, Givet a évoqué la scène qui s’est déroulée après la fin du match, lors de la séance des tirs au but et dans les vestiaires.
«On est tous un peu effondrés… Il y a Zidane qui est triste et effondré… Il y a certains joueurs, qui n’ont pas vu les images, qui lui en veulent un peu, qui ne comprennent pas, d’autres qui le soutiennent aussi… Tout se mélange, et ça fait une ambiance un peu bizarre. On est à chaud, on sort d’une finale de Coupe du Monde, donc c’est une ambiance un peu bizarre, un peu lourde…», se souvient-il.
L’ancien joueur a détaillé un silence lourd de sens qui s’est installé après le match, une sorte de malaise qui ne se dissipait que lentement.
«Il n’y a pas de bruit, pas de son, jusqu’à ce que le Président rentre. Au bout de cinq-dix minutes, tout le monde va à la douche et ça commence à bouger, mais pendant trois ou quatre minutes, c’est très calme…», pousuit-il.
Si certains coéquipiers n’ont pas compris la réaction de Zidane, d’autres lui ont apporté leur soutien. Givet, lui, ne pouvait pas en vouloir à Zidane.
«En tout cas, pour ma part, c’est impossible de lui en vouloir de quoi que ce soit, parce que je suis sûr et certain que s’il n’avait pas été là, on n’aurait pas été en finale, donc… C’est réglé.», confie-t-il.
L’ancien défenseur a aussi souligné l’ironie du destin : Zidane, qui avait mené l’équipe jusqu’à cette finale et qui aurait dû conclure sa carrière sur une note triomphante, s’est vu ternir cette fin par un acte impulsif.
«Après, c’est à son image, exceptionnelle… Il aurait dû finir sa carrière sur un Ballon d’Or, et il finit sur un coup de boule en finale de Coupe du Monde… Voilà. Ça s’est passé comme ça. Je sais qu’il y en a certains qui lui en veulent, qui lui en ont voulu, qui lui en veulent encore, mais bon… En tout cas, moi, c’est impossible de lui en vouloir», conclut Givet.