Dans une interview accordée à The Athletic, Pierre-Emerick Aubameyang revient sans filtre sur son passage à Chelsea, son expérience à Marseille, et son choix de s’installer en Arabie Saoudite. Un parcours fait de rebondissements et de décisions audacieuses.
Arrivé à Chelsea en 2022 sous la houlette de Thomas Tuchel, Aubameyang pensait trouver un terrain propice à relancer sa carrière.
Pourtant, le destin en a décidé autrement. Quelques jours après son arrivée, l’entraîneur allemand est limogé, et une atmosphère étrange s’installe dans le vestiaire des Blues.
«Je me souviens de ce jour-là parce que je ne l’ai pas reconnu (Tuchel). Ce n’était pas le gars que je connaissais il y a quelques années. Nous avions une relation étroite. C’était le seul gars qui me comprenait vraiment à Dortmund. À Chelsea, c’était comme si quelque chose n’allait pas. J’avais l’impression qu’il ne profitait pas de son temps. Nous avons perdu (1-0) et il était énervé. D’habitude, il devient fou mais il est rentré au vestiaire et est reparti. Je me suis dit : « Ce n’est pas le gars que je connais. C’est très étrange ». Le lendemain, il a été viré», confie l’attaquant gabonais.
Le climat se détériore avec l’arrivée de Graham Potter, et Aubameyang se retrouve rapidement mis de côté.
«C’est à ce moment-là que j’ai commencé à dire : « OK, c’est très irrespectueux ». Ils ont essayé de m’envoyer en prêt aux États-Unis. J’ai dit : « Aucune chance ». Je me suis senti énervé. À partir de ce moment-là, je me suis dit : « »La saison est déjà terminée pour moi ». Je me suis simplement entraîné pour rester en forme. Je savais que je n’allais pas jouer», raconte-t-il.
La situation se complique davantage, et l’attaquant Gabonais est réduit à l’état de spectateur. La dernière tentative de relance, sous Frank Lampard, n’a pas non plus porté ses fruits.
«Vers la fin de la saison, il m’a reparlé et m’a dit : « Quels sont tes sentiments ? Je suis désolé, Auba. Je ne peux pas vraiment t’aider ». J’ai compris que ça ne venait pas de lui mais d’en haut (…) Ils (les dirigeants, ndlr) ont fait un sacré bazar. Ça ne ressemblait même pas à un vestiaire de foot, ça ressemblait plus à un vestiaire de rugby. Hakim Ziyech, Denis Zakaria, Kalidou Koulibaly, Romelu Lukaku … C’était bien de ne pas être seul. On rigolait tous les jours, donc ça allait’», se souvient-il.
Marseille : une tentative de relance, mais des défis persistants
Son expérience à Chelsea ayant été marquée par des hauts et des bas, Aubameyang s’est relancé à Marseille l’an dernier, retrouvant un peu de confiance.
«Je me suis dit : ‘Je vais changer ma façon de jouer. Je vais être plus fou’. J’ai joué avec colère. C’est l’année où j’ai montré à tout le monde qui j’étais», déclare-t-il.
Cependant, après une saison mitigée, il choisit de relever un nouveau défi en Arabie Saoudite, un choix qu’il assume pleinement.
«Les gens pensent que c’est un pays fermé avec des restrictions sévères, mais quand vous venez ici, c’est totalement différent. La mentalité est très ouverte», assure-t-il.
Malgré les critiques et les polémiques entourant l’Arabie Saoudite, Aubameyang ne se laisse pas influencer.
«Je suis vraiment passionné de football et, tant que je serai joueur, je ne penserai qu’au football. Mon choix ne concerne que le football, pas les situations politiques», conclut-il, serein dans ses décisions.
