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Les confidences d’Ancelotti sur son passage difficile au Bayern Munich

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Carlo Ancelotti, aujourd’hui sélectionneur de l’équipe du Brésil, a ouvert une page sensible de sa carrière en revenant sur son passage au Bayern Munich lors de la saison 2016-2017. Dans sa biographie The Dream, le technicien italien décrit un départ qu’il qualifie de «plus impitoyable» de toute sa carrière, malgré un parcours sportif largement réussi.

«Cette saison-là, nous avons largement dominé la Bundesliga, terminant avec 15 points d’avance, soit cinq points de plus que ce que Pep avait mis entre son équipe et la deuxième place lors des deux saisons précédentes. Pourtant, le Bayern ne considérait pas cela comme un succès. C’était le minimum qu’ils attendaient… Chaque fois que les médias s’enflammaient, je remarquais une grande différence dans ce travail. Ce qui était complètement nouveau pour moi, c’était de travailler dans un club qui n’était pas dirigé par un propriétaire unique et charismatique. À la place, il y avait un groupe hétérogène d’actionnaires, tandis que des légendes du club détenaient traditionnellement une influence au niveau de la direction. En milieu de saison, il y a eu un changement à la présidence lorsque Uli Hoeneß a pris les rênes. Le président du conseil d’administration était Karl-Heinz Rummenigge, qui jouait pour l’Inter pendant que je jouais pour l’AS Roma. Ai-je peut-être taclé mon futur patron lorsque je jouais contre lui ? Bien sûr que oui. C’était mon travail, après tout», écrit Ancelotti, soulignant l’exigence quasi inatteignable du club bavarois.

«J’ai donc dû rendre des comptes à plusieurs personnes importantes en même temps. Il m’était difficile de voir qui avait le plus de pouvoir, et après quelques semaines, j’ai même pris Philipp Lahm à part pour lui demander son avis. Mais comme toujours, j’ai fait de mon mieux pour maintenir mon indépendance. Une fois, les dirigeants m’ont demandé d’instaurer plus de discipline parmi les joueurs et m’ont donné une liste de cinq points à lire devant eux. Cependant, je pensais que nous travaillions avec une équipe de professionnels de haut niveau, pas avec une équipe de jeunes, et que les joueurs devaient être traités en conséquence. Je me suis donc tenu devant l’équipe dans le vestiaire, j’ai sorti le papier de ma poche et j’ai dit : «J’ai reçu l’ordre du conseil de vous lire cette liste.» – C’était ma manière de me distancier de cette tâche.», a-t-il poursuivi.

«Puis, fin septembre, nous nous sommes déplacés dans l’un de mes anciens clubs. Contre le Paris Saint-Germain, j’ai décidé de laisser sur le banc nos ailiers vieillissants et de pousser nos défenseurs plus haut, en concentrant nos attaques principalement par le centre. C’était une erreur. L’équilibre n’était plus là, et ils ont pu nous déstabiliser par leurs contre-attaques. Ils ont marqué leur premier but dès la deuxième minute. Le score final de 3-0 reste la plus lourde défaite du Bayern dans la compétition depuis 21 ans.», a-t-il ajouté.

«Le lendemain du match, le conseil du club s’est réuni et a conclu que le problème venait de moi. «Les performances de notre équipe depuis le début de la saison n’ont pas été à la hauteur de nos attentes», a déclaré Rummenigge. Le match à Paris montrait clairement qu’il fallait agir. J’ai été licencié quatre fois par de grands clubs : la Juventus, Chelsea, le Real Madrid et le Bayern Munich. Cela montre qu’il ne faut pas nécessairement un président capricieux ou un propriétaire imprévisible pour se faire virer. Les actionnaires d’une entreprise peuvent le faire aussi. C’était le licenciement le plus impitoyable de toute ma carrière. Après mon départ, ils ont atteint les demi-finales de la Ligue des champions et ont été éliminés par – devinez qui – le Real Madrid.», a-t-il conclu.

Ironie du sort, après son départ, le Bayern a atteint les demi-finales de la Ligue des champions, éliminé… par le Real Madrid, un clin d’œil cruel pour l’Italien. Ainsi, malgré un titre de champion d’Allemagne avec 15 points d’avance, Ancelotti n’a pas réussi à convaincre une direction jugée exigeante.

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