Quinze ans après son transfert retentissant au FC Barcelone, David Villa s’est replongé avec émotion et humour dans les souvenirs de cette période dorée. Invité de l’émission El Camino de Mario, animée par son ancien coéquipier Mario Suárez, l’ancien attaquant espagnol est revenu sur ses débuts mouvementés sous les ordres de Pep Guardiola, ses échanges avec Xavi… et sa réponse, bien involontaire, à une pique de José Mourinho.
Entre 2010 et 2013, David Villa a disputé 119 matchs officiels avec le Barça, inscrivant 48 buts et remportant une impressionnante collection de trophées : une Ligue des champions, trois Ligas, trois Coupes du Roi, trois Supercoupes d’Espagne, une Supercoupe d’Europe et une Coupe du monde des clubs.
Pourtant, comme il l’a révélé avec un sourire, ce transfert aurait pu ne jamais voir le jour. «Quand Guardiola m’a appelé, j’étais chez moi. Il m’a dit qu’il voulait me parler, mais j’ai cru à une blague ! Je lui ai répondu : Je suis occupé, je t’appelle plus tard.», raconte Villa en riant. «Après ça, j’ai appelé Xavi [Hernández] pour lui demander si c’était vraiment son numéro. Quand il m’a confirmé que oui, je l’ai rappelé immédiatement.»
Ce fameux appel s’est rapidement transformé en une leçon de tactique. «La conversation téléphonique avec Guardiola était un peu curieuse. C’était une conversation tactique. Il m’a expliqué pourquoi il me voulait, où je jouerais, pourquoi il me voyait dans les conditions qu’il souhaitait, ce qui existait à Barcelone, à quoi ressemblait le club… Je ne m’attendais pas à une conversation tactique, même sans être encore joueur du Barça. Si j’avais des doutes sur mon envie d’aller à Barcelone, cet appel a fini par me convaincre. J’ai dit à mon représentant de ne parler qu’à Barcelone», a-t-il poursuivi.
«Guardiola voyait les choses avant tout le monde»
David Villa n’a pas manqué de saluer le génie tactique de son ancien entraîneur : «Outre le fait que Guardiola soit un excellent entraîneur et une personne extrêmement intelligente, son secret réside dans sa capacité à anticiper. Il voit les choses avant les autres. Dans ce sport, anticiper les événements est déjà un atout majeur», a-t-il ajouté.
La pique de Mourinho et la revanche éclatante
À ses débuts en Catalogne, tout n’a pas été facile pour Villa. Après 17 matchs, il ne comptait que huit buts. Une statistique jugée insuffisante par certains, notamment José Mourinho, alors entraîneur du Real Madrid.
Le Portugais avait lâché une phrase restée célèbre : «Barcelone a dépensé une fortune pour un attaquant qui ne marque contre personne.»
Une provocation que l’ancien international espagnol a parfaitement su retourner à son avantage. Le 29 novembre 2010, lors du fameux Clásico au Camp Nou, David Villa inscrit un doublé et délivre une passe décisive dans le triomphe 5-0 du Barça face au Real Madrid.
«J’ai adoré ces commentaires, parce qu’ils m’ont motivé. J’étais sûr de faire un grand match. Je ne m’attendais pas à marquer deux buts et à gagner 5-0, mais c’est sans doute le souvenir le plus fort de ma carrière. Faire une passe décisive, marquer deux fois et battre nos rivaux de cette manière… il n’y a pas meilleure réponse que celle-là.», a-t-il déclaré.
Ironie du sort, celui qui avait critiqué David Villa à l’époque, José Mourinho, entraîne aujourd’hui Benfica… tandis que Villa savoure, avec le recul, la carrière exceptionnelle qui a suivi ce moment clé.