Kylian Mbappé a choisi de prendre la parole pour la première fois sur un sujet qui avait secoué l’actualité sportive et médiatique au début de l’année : l’affaire de Stockholm. Dans une interview accordée à L’Équipe, le capitaine de l’équipe de France et attaquant du Real Madrid revient sur ces rumeurs qui l’avaient, malgré lui, placé dans la tourmente.
Il y a plusieurs mois, une enquête avait été ouverte en Suède pour «viol et agression sexuelle». Bien que le parquet de Stockholm ait rapidement classé le dossier faute de preuves, le nom de Mbappé avait été associé de près ou de loin à cette affaire, alimentant les spéculations médiatiques.
Le joueur tient à clarifier les choses : «En parlant de ce qu’il s’est passé récemment, il y a eu Stockholm. Tout s’est dégonflé, depuis, mais est-ce que ça vous a changé ? Non. Je n’étais même pas concerné. C’était juste triste de voir tout le monde se jeter là-dessus comme si c’était un steak, sur un sujet aussi grave. Ça arrive à beaucoup trop de femmes, malheureusement, pour qu’on se jette dessus pour des titres et des articles. Personne n’a pris le temps de se demander ce qu’il advenait de la potentielle victime. Et quand tout le monde a vu que je n’étais pas dans cette histoire, que s’est-il passé ? Elle, au caniveau, personne ne sait où elle est, on s’en fout. C’est un sujet sensible et ça m’a rendu triste. Je savais que j’allais me relever, car je n’étais pas concerné, la police ne m’a jamais appelé, mon nom n’a jamais été cité. Je savais dès le début que ça irait, mais c’est compliqué. Surtout pour tes proches, encore plus de sexe féminin. Que tu le veuilles ou non, quand tu le racontes, tu sens que dans le regard d’en face, la personne se dit : « Et s’il y avait 1 % de chance qu’il ait fait quelque chose ? » Ça m’a fait mal. Je n’ai rien à voir là-dedans, moi… Ce sont des réactions humaines de la part des femmes qui m’entourent, car il y en a trop qui subissent ça. Moi, j’ai juste eu à accepter, me taire, aller à l’entraînement. Des fois, tu vois des commentaires… Mais tu acceptes. Carlo (Ancelotti) me disait que c’était injuste. Je lui disais : ‘qu’est-ce que je dois faire à part laisser couler et mettre des buts ?’»