Après avoir mis un terme à sa carrière internationale à l’issue de l’Euro 2004, Zinedine Zidane avait créé la surprise en annonçant, un an plus tard, son retour en équipe de France. Un come-back inattendu, décidé loin des terrains, pendant des vacances en famille, et qui aurait pu ne jamais voir le jour. Car à cette période charnière de sa vie, «Zizou» a même sérieusement envisagé de tout arrêter, football compris.
Dans un long entretien accordé à L’Équipe en 2022, à l’occasion de ses 50 ans, l’ancienne idole des Bleus est revenue avec une rare sincérité sur ce moment de doute profond. À 32 ans, usé mentalement par les exigences du très haut niveau et marqué par la fin d’un cycle avec la sélection nationale, Zidane avait décidé de prendre du recul. Un choix lourd de sens, qui l’a conduit à se poser une question radicale : fallait-il continuer, ou tout simplement tourner la page ?
«En fait, en 2004, j’ai été à deux doigts de tout arrêter. Tout. À 32 ans. Mais ça n’a duré qu’une seconde dans ma tête», confie-t-il. C’est finalement loin de Clairefontaine, lors de la première trêve internationale qu’il passe sans les Bleus, que la décision va mûrir.
En vacances avec son épouse et ses enfants, Zidane savoure un quotidien plus simple, plus apaisé. Mais ce bonheur familial fait paradoxalement ressortir un manque.
«À la première trêve internationale. Je pars pendant les quelques jours de break avec ma femme et mes enfants en vacances. Je profite d’eux. C’est top. Mais je reviens et mon premier truc est de me dire : il me manque quelque chose. Il fallait que je revienne en équipe de France. Ça a duré une seconde de me dire, je vais tout arrêter, et ça a duré trois jours de me dire, il faut que je revienne en sélection !», raconte-t-il.
Alors que l’idée de tout arrêter n’a duré «qu’une seconde», celle de revenir en sélection s’impose beaucoup plus longuement dans son esprit. «Ça a duré une seconde de me dire, je vais tout arrêter, et ça a duré trois jours de me dire, il faut que je revienne en sélection !», poursuit Zidane, soulignant à quel point l’appel des Bleus était plus fort que tout le reste.
Ce cheminement intérieur le conduira finalement à annoncer son retour en août 2005. Une décision qui changera le cours de l’histoire, puisque Zidane mènera, un an plus tard, la France jusqu’à la finale de la Coupe du monde 2006.