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Les confidences glaçantes du coach palestinien sur la vie sous les bombes

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Dans un entretien bouleversant accordé à La Gazzetta dello Sport, Ihab Abu Jazar, sélectionneur de l’équipe nationale palestinienne, a livré un témoignage glaçant sur le quotidien de ses joueurs et le sien, marqué par la violence et les pertes causées par le conflit en Palestine.

«Vous savez ce que nous craignons le plus ? Nos téléphones. De retour aux vestiaires, nous avons du mal à consulter nos notifications. Cette alerte, désormais quotidienne pour des millions de personnes, est devenue une source d’angoisse : elle pourrait nous annoncer le décès d’un ami ou d’un membre de la famille», a-t-il déclaré.

Né à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le technicien décrit la destruction totale de sa ville natale : «On se sent vide, isolé, il manque une part de soi et on ne sait pas quand elle reviendra. Je suis né à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Aujourd’hui, c’est une ville qui n’existe presque plus : elle a été rasée. Le championnat est suspendu depuis trois ans et il n’y a plus de compétitions pour les jeunes. Le nombre de décès liés au sport s’élève à 774 : parmi eux, des joueurs, des membres de la fédération, etc. Lorsque je dois procéder à des convocations, je fais appel à des joueurs étrangers ou à des agents libres qui s’entraînent à l’étranger. J’ai perdu plus de 250 personnes, dont des membres de ma famille, des collègues et des amis, mais ils sont toujours là. Comme mes joueurs. Mais peu d’histoires m’ont autant touché que la mort de Hani Al-Masdar, mon assistant. C’était mon bras droit dans l’équipe olympique. Un héros. Il a été tué alors qu’il livrait de l’aide, voyageant du nord au sud pour soutenir les personnes dans le besoin. Suleiman Al-Obeid, le «Pelé de Palestine», ancien attaquant de l’équipe nationale, est mort alors qu’il faisait la queue pour de la nourriture, contraint par la guerre à trouver de quoi nourrir ses enfants et lui-même. Le contraste entre leurs morts en dit long sur notre tragédie. L’un est mort en aidant les personnes dans le besoin. L’autre parce qu’il avait besoin d’aide», conclut le sélectionneur.

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