Invité du podcast Stick to Football aux côtés de légendes anglaises comme Gary Neville, Roy Keane, Ian Wright et Jamie Carragher, Thierry Henry est revenu sans détour sur l’un des tournants majeurs de sa carrière : son départ d’Arsenal pour le FC Barcelone en 2007. Une transition marquante, à la fois sportive et personnelle, qui n’a pas été sans douleur.
«J’avais besoin de sortir de ma zone de confort»
Héros des Gunners et finaliste malheureux de la Ligue des champions 2006 face… au Barça, Henry avait tout à perdre en quittant le club de son cœur. Pourtant, il a choisi de relever un immense défi : s’imposer dans un vestiaire déjà peuplé de géants.
«Ce n’est pas facile de quitter un club d’une certaine manière, pour diverses raisons que j’ai déjà expliquées à maintes reprises. J’avais besoin d’un défi chaque jour de la semaine. Je préférais sortir de ma zone de confort. Y aller et réapprendre à jouer d’une certaine manière», a-t-il confié.
«Rijkaard m’a dit que je commencerais sur le banc»
À son arrivée, le contexte était clair : le Barça était champion d’Europe, et l’attaque ronronnait déjà avec Eto’o, Messi et Ronaldinho. Loin de fuir la concurrence, Henry l’a embrassée.
«Je suis arrivé dans un club vainqueur de la Ligue des champions, avec Eto’o en attaque, Messi à droite et Ronaldinho à gauche. Rijkaard m’a dit que je débuterais sur le banc, mais j’ai dit que j’allais à Barcelone. Il faut que je me batte», raconte-t-il.
Blessure, divorce, solitude : des débuts difficiles
Henry n’a pas seulement dû s’adapter à un nouveau style de jeu ou à une nouvelle langue. Il a également traversé une période personnelle compliquée, marquée par un divorce et une blessure à son arrivée.
«J’étais en plein divorce, je suis rentré blessé, j’apprenais une nouvelle langue, une nouvelle façon de jouer… Les gens s’en fichaient, et c’est comme ça que ça doit être. C’est la vie, et il faut trouver une solution.Pendant le divorce, je n’ai pas beaucoup vu ma fille, mais je devais me produire.», confie-t-il avec lucidité.
«Tu dois montrer qui tu es»
À Barcelone, rien n’était acquis, malgré son statut de star. Le vestiaire l’attendait au tournant, et les supporters aussi. Une réalité que Henry a parfaitement comprise.
«On te surveille de près parce que tu es le nouveau. Qu’est-ce que tu vas faire ? Qu’est-ce que tu vas nous prouver ? On a gagné la Ligue des champions, et toi, tu ne l’as jamais gagnée. Si tu arrives dans un club et que les gens t’accueillent, tant mieux, mais ils ne sont pas obligés. Tu dois montrer qui tu es et performer. Était-ce difficile ? Oui, ça l’a été», conclut-il.
Transféré pour 24 millions d’euros, Thierry Henry a finalement su s’adapter et gagner sa place au Camp Nou, participant à l’épopée victorieuse de la saison 2008-2009 avec le sextuplé historique de Pep Guardiola.