Le 9 juillet 2006, l’une des plus belles carrières du football s’est achevée de manière tragique lorsque Zinédine Zidane a été expulsé après avoir asséné un coup de tête à Marco Materazzi en finale de la Coupe du monde. Un geste inexcusable qui a brisé l’espoir de l’équipe de remporter le titre. Si Zidane a rapidement présenté ses excuses, ses coéquipiers ont réagi de manières diverses.
Lilian Thuram, qui avait pris la défense de son coéquipier après l’incident, a rapidement modifié son discours. À chaud, il s’était concentré sur l’arbitrage, estimant que la décision était étrange.
«On ne peut pas parler de tournant du match. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé. Ce que je sais, c’est que l’arbitre du centre et son assistant n’ont rien vu. Je crois que c’est le quatrième arbitre qui a vu quelque chose et qui a dit que Zidane avait mis un coup de tête à Materazzi. Je n’ai pas l’habitude de parler de l’arbitrage, mais je trouve cette décision bizarre. Car à partir du moment où le quatrième arbitre peut dire certaines choses à l’arbitre de champ, il aurait pu lui dire qu’il y avait penalty (sur une action précédente). Il s’est passé quelque chose, mais je ne sais pas quoi», déclarait-il alors.
Mais en 2014, avec le recul, Thuram a changé de ton, affirmant clairement : «Il me paraît normal de dire que Zidane s’est trompé. N’importe qui d’entre nous peut faire des erreurs dans la vie, mais je ne suis pas d’accord pour dire, comme certains voudraient le faire croire, qu’il avait raison. Parce qu’il n’avait pas raison. Il s’est trompé. Les gens qui disent qu’il a eu raison, ne sont jamais retrouvés dans une situation où il est nécessaire de travailler ensemble pour atteindre un objectif extraordinaire. Et, tout à coup, il y en a un qui met en danger et rend quasiment impossible à atteindre cet objectif, pour lequel vous avez travaillé toute votre vie.»
À l’opposé, Jean-Alain Boumsong, remplaçant lors de la compétition, a choisi de défendre Zidane et Trézéguet, soulignant qu’ils étaient des joueurs décisifs et que cet incident ne devait pas effacer leurs exploits passés.
«Ce sont des grands joueurs, qui ont beaucoup apporté à la sélection, ils ont été décisifs dans le titre mondial en 1998 et dans le titre européen en 2000. C’est tombé sur eux ce jour-là, d’autres auraient pu rater le penalty ou prendre un carton.», a-t-il expliqué.