Lyna Khoudri est devenue l’une des actrices les plus sollicitées du cinéma français. À l’occasion de la 78e édition du Festival de Cannes, elle a multiplié les apparitions, les interviews et présenté deux films, confirmant son statut de talent incontournable. Mais c’est aussi sur le plan personnel que cette édition restera marquante : l’actrice a officialisé sa relation avec Karim Benzema, Ballon d’or 2022 et star du football.
Au bras de KB9, Lyna Khoudri a foulé le tapis rouge lors de la projection hors compétition de 13 jours, 13 nuits, un thriller poignant de Martin Bourboulon. Ce film, qui raconte l’évacuation de Kaboul en 2021, fait écho à son histoire personnelle.
Franco-algérienne, la comédienne de 32 ans s’est reconnue dans le personnage qu’elle incarne, attaché à deux cultures et confronté à la question du déracinement.
«Je me suis reconnue en elle dans son côté biculturel. Avant cet événement, elle était en lien avec l’ambassade de France comme je peux l’être avec l’Institut français d’Alger pour certaines actions. Ce personnage et ce film interrogent sur le déracinement. Comment peut-on se sentir citoyen du monde et, en même temps, rattaché à une terre ? Un drapeau, qu’est-ce que cela signifie vraiment ? Autant de questions que je me suis souvent posées en tant qu’immigrée de la deuxième génération…», a-t-elle confié.
Lyna Khoudri a également présenté Les Aigles de la République, un drame politique réalisé par Tarik Saleh, sélectionné en compétition officielle à Cannes, où elle a démontré toute l’étendue de son talent.
Fille d’un journaliste, elle a grandi avec une conscience aiguisée des enjeux sociaux et politiques, qu’elle nourrit désormais dans ses choix de rôles.
Dans une interview accordée à Version Femina, où elle fait la couverture, elle a évoqué son rapport à la France, au cinéma et à son identité, revenant notamment sur son parcours avec sa double nationalité.
Née le 3 octobre 1992 à Alger, elle a obtenu la nationalité française à 18 ans dans des conditions difficiles.
«Cela a marqué le début de ma révolte. Jusqu’à cette date, ce n’était pas un sujet pour moi : j’avais un passeport algérien et une carte de résidence en France, j’allais en Algérie tous les étés, et je pensais que l’affaire de l’immigration était réglée. Lorsque l’on a exigé de moi que j’aille à 4 heures du matin à la préfecture de police pour justifier que j’avais grandi en France, je n’ai pas compris. Je venais d’avoir mon bac, je rentrais à la Sorbonne, mais il fallait en plus que je récupère, de la maternelle au lycée, tous mes certificats de scolarité. Je me sentais humiliée, comme si on me prenait pour une menteuse, et j’ai commencé à tout remettre en question. J’ai dévoré les livres de Frantz Fanon et d’Aimé Césaire, je me suis plongée dans les récits de la guerre d’Algérie pour assimiler d’où je venais et pourquoi j’étais là. Quatorze ans plus tard, la rage adolescente est évidemment retombée, même si la colère s’est déplacée. Ces années de recherche m’ont permis de comprendre mon histoire. Or la compréhension apporte toujours plus de sérénité.», a-t-elle déclaré.