À la veille du très attendu choc entre Liverpool et Manchester United, la tension monte déjà des deux côtés de la Mersey. Invité sur Sky Sports, Jamie Carragher n’a pas hésité à critiquer frontalement les propos tenus par Sir Jim Ratcliffe, copropriétaire des Red Devils, au sujet de la stabilité de Ruben Amorim sur le banc mancunien.
Alors que Ratcliffe a récemment affirmé que le technicien portugais «resterait en poste pour les trois prochaines années», l’ancien défenseur emblématique de Liverpool a exprimé un scepticisme mordant.
«Personne ne croit, pas une seule seconde, que Ruben Amorim restera entraîneur de Manchester United pendant les trois prochaines années», a lancé Carragher. «S’il avait dit quelque chose comme « Nous n’avons pas l’intention de changer d’entraîneur dans les prochains mois », la situation aurait été différente. Nous aurions pu terminer la saison avec une amélioration. C’est donc un vote de confiance avec une marge étrange.»
Pour l’ancien international anglais, ces déclarations de Ratcliffe ne reflètent pas la réalité du football moderne, encore moins celle de Manchester United : «On parle toujours de la possibilité que l’entraîneur perde son poste, et puis quelqu’un débarque et dit qu’il va rester trois ans. Si les résultats continuent comme ils sont actuellement, il [Ruben Amorim] perdra son poste, malheureusement», a-t-il poursuivi.
Carragher a également estimé que cette sortie médiatique, censée calmer le climat, pourrait au contraire accentuer la pression autour de l’entraîneur portugais. «Même si l’on a tenté de l’aider, je ne pense pas que ce soit vraiment une aide. Il faut comprendre la dimension dans laquelle Manchester United est inséré en ce moment», a-t-il conclu à ce sujet.
Amorim répond avec sérénité
Interrogé vendredi dernier, à la veille de ce déplacement brûlant à Anfield, Ruben Amorim a préféré apaiser les débats tout en soulignant la réalité de son quotidien. «Le match le plus important, c’est le prochain. Même les propriétaires ne peuvent pas contrôler le lendemain en football. Je le sais, mais c’est très agréable de l’entendre, surtout à cause du bruit», a-t-il déclaré, faisant référence à la tempête médiatique entourant le club.
Le Portugais a cependant tenu à nuancer la portée de ce vote de confiance, estimant qu’il ne devait pas devenir une excuse à la complaisance. «Parfois, la pression que je mets sur l’équipe et sur moi-même est bien plus forte que celle qu’ils me mettent. Je sais que cela va prendre du temps, mais je ne veux pas penser comme ça. Je l’ai dit l’année dernière, mais c’est vraiment bien de l’entendre. Cela permet aussi aux supporters de comprendre que la direction comprend que cela va prendre du temps, mais en même temps, je n’aime pas ça, car cela donne l’impression que nous avons le temps de renverser la situation», a-t-il poursuivi.
Enfin, Amorim a rappelé que, dans un club du calibre de Manchester United, seul le présent compte : «Je ne veux pas ressentir ça ici, dans notre club. Le plus important, c’est le prochain match. C’est bien de sentir le soutien, mais dans le football, surtout dans les grands clubs, il faut prouver chaque week-end qu’on est prêts à gagner.»
