La crise continue à Manchester United, et les critiques pleuvent sur Ruben Amorim. Après la lourde défaite face à Manchester City (0-3), dimanche, c’est Paul Scholes qui a pris la parole sur la BBC pour adresser un avertissement direct au coach portugais.
L’ancienne gloire d’Old Trafford n’a pas mâché ses mots concernant la philosophie de jeu d’Amorim : «Il ne peut pas continuer à jouer comme ça. Il ne peut tout simplement pas. À un moment donné, il devra se dire : « Je dois changer quelque chose, car ce que je fais ne fonctionne pas et je n’obtiens pas de résultats. » La preuve est là.»
S’il a reconnu apprécier le discours du Portugais, Scholes a insisté sur l’urgence des résultats : «J’aime bien Amorim. Avec tout ce qu’il dit, il a l’air sympa, mais malheureusement, les résultats le montrent. Pour l’instant, il n’est pas assez bon. Si les résultats ne s’améliorent pas, les performances ne comptent pas . Il doit gagner des matchs, sinon la pression sera énorme»
Le mercato pointé du doigt
Au-delà de l’entraîneur, Scholes a aussi critiqué la direction du club pour ses choix lors du dernier mercato estival. Manchester United a investi plus de 200 M€ pour recruter Matheus Cunha, Bryan Mbeumo et Benjamin Sesko, sans résoudre ses problèmes au milieu et dans les cages.
«Je ne crois pas qu’il y ait de qualité [dans l’effectif]. Quel que soit le milieu de terrain à deux joueurs avec les cinq [de l’effectif], chaque combinaison qu’il [Ruben Amorim] essaie de faire ne semble pas fonctionner. C’est un gros problème. J’ai pensé tout l’été que ce serait une priorité absolue [d’engager] un nouveau milieu de terrain capable de courir, de jouer et de contrôler le jeu», a souligné Scholes, avant d’analyser la situation du gardien.
Il n’a pas épargné non plus André Onana, très critiqué depuis son arrivée : «Le gardien de but est un autre gros problème. Avaient-ils vraiment besoin du match contre Grimsby pour se rendre compte qu'[André] Onana n’était pas assez bon ? Si Manchester United n’a pas manifesté d’intérêt pour Donnarumma lorsqu’il est devenu disponible sur le marché, c’est un crime. La direction a décidé de recruter des attaquants. Ils devaient le faire, mais était-il nécessaire d’en acheter trois ? Je n’en suis pas sûr.»
Amorim refuse de plier
Sous pression, Amorim a réagi en conférence de presse après la défaite à l’Etihad. Fidèle à sa philosophie, il a assumé son 3-4-3 et rejeté toute idée de reniement tactique : «Je comprends et j’accepte. Ce n’est pas un bilan que nous devrions avoir à Manchester United. Il y a beaucoup de choses – vous n’avez aucune idée de ce qui s’est passé ces derniers mois – mais je l’accepte. Je ne changerai pas. Quand je voudrai changer de philosophie, je le ferai. Sinon, il faudra changer d’homme. On en parlera à chaque défaite. Je ne crois pas à ça, au système ou à quoi que ce soit. Je crois en ma philosophie et je jouerai comme ça jusqu’à ce que je veuille changer.»
L’ancien entraîneur du Sporting a néanmoins voulu rassurer les supporters : «Mon message aux supporters est que je donnerai tout et que je penserai toujours au bien du club. Cela a toujours été le message. Ce n’est pas ma décision [de continuer à entraîner Manchester United]. En attendant, je suis là pour donner le meilleur de moi-même. Je veux vraiment gagner des matchs. Je souffre plus qu’eux [les supporters]», a conclu l’entraîneur portugais.
Avec le pire début de saison depuis 1992/93, Manchester United est plongé dans la tourmente. Tandis que les légendes du club – de David Beckham à Paul Scholes – multiplient les critiques, la direction devra rapidement trancher : maintenir la confiance en Ruben Amorim ou enclencher un nouveau changement sur le banc.