L’image de Zinédine Zidane, tête baissée, quittant le terrain sous les regards ébahis du monde entier, reste gravée dans les mémoires. En cette soirée du 9 juillet 2006 à Berlin, le coup de tête du numéro 10 français sur Marco Materazzi a marqué la fin brutale d’une carrière légendaire, ternie par un geste de frustration irréparable. Si Zidane a tenté de tourner la page, cet incident est souvent évoqué avec légèreté, voire amusement, par Materazzi.
Interrogé sur Italian Football TV, l’ex-défenseur de la squadra azzurra a replongé dans l’incident avec humour. Comparant son attitude sur le terrain à du «trash-talking» à la manière de la NBA, il minimise la gravité de ses propos :
«Les personnes qui vivent en Amérique connaissent cela avec la NBA, ce qu’on appelle le trash-talk. Mon trash-talking était minime… Nous avons eu quelques frictions pendant le match. Il a failli inscrire un but durant la première période de la prolongation et Gattuso m’avait demandé de le marquer. Après le premier accrochage, je lui ai demandé pardon, et il a mal réagi. Après le troisième, j’ai froncé les sourcils. Il m’a dit : «Je te donnerai mon maillot plus tard». Je lui ai répondu : «Je préfèrerais ta p*** de sœur» (rires)», raconte Materazzi, amusé.
Il poursuit en expliquant qu’il ne s’attendait pas à ce que Zidane réagisse de manière aussi violente.
«Je ne pensais pas qu’il réagirait comme ça ! La chance que j’ai eue, c’est que je ne me suis rendu compte de rien. Sinon, me connaissant, j’aurais réagi et j’aurais pris un carton rouge aussi», plaisante-t-il.
«On devrait organiser un France-Italie des légendes, mais je ne jouerais pas, je ferais l’entraîneur tout au plus, sinon le sang coulerait !», a-t-il conclu, non sans ironie.
Du côté de Zidane, le ton est bien plus sobre. S’il évite le plus souvent d’aborder cette fin de carrière amère, il a tout de même présenté ses excuses en 2017 :
«Ce que j’ai fait, je n’en suis pas fier. Je ne suis pas fier de ce geste, je m’en suis excusé auprès de tous les jeunes, les entraîneurs, les bénévoles qui font que le foot, c’est autre chose. Cette expulsion fait partie de ma carrière, de ma vie. Elle fait partie des choses qui ne sont pas agréables mais qu’on doit accepter. Et qu’il faut digérer», confiait Zidane.