En pleine tempête médiatique et judiciaire, John Textor a tenu à clarifier sa position. Cette nuit, après le match nul de Botafogo contre les Corinthians (1-1), le président d’Eagle Football s’est présenté devant la presse brésilienne pour répondre aux nombreuses polémiques qui secouent ses clubs, notamment l’Olympique Lyonnais, la DNCG, et ses différends avec le fonds d’investissement Ares.
Alors que des rumeurs laissaient entendre que l’OL aurait secrètement financé les succès de Botafogo, Textor a fermement démenti.
«Je vais être clair avec tout le monde ici. Botafogo génère des revenus importants et finance plusieurs opérations déficitaires de Lyon. Plusieurs articles que vous lisez en France affirmant que Lyon a financé les titres de Botafogo sont faux. Nous gagnons de l’argent grâce aux titres, aux ventes de joueurs et à notre expertise. Botafogo finance l’Europe, et non l’inverse. Nous sommes une organisation auditée par des sociétés de premier plan ; nous avons fait tout cela pour entrer en bourse ; il n’y a aucun débat. Il n’y a aucun problème financier. Nous finançons l’Europe. Je veux séparer Botafogo de la partie européenne (Lyon), mais c’est au conseil d’administration d’Eagle de décider», a-t-il lancé dans un premier temps.
«Ares n’a pas le droit de me retirer !»
Mais Textor ne s’est pas arrêté là. Il a vivement attaqué Ares, le fonds qui a récemment pris le contrôle de l’OL, l’accusant de vouloir l’écarter :
«Je suis l’actionnaire majoritaire d’Eagle, et Ares est l’un des investisseurs. Il est clair que j’ai commis des erreurs en France en voulant être réformateur. La ligue est problématique, et la fédération veut reprendre le championnat. Il n’y a qu’un seul homme à la tête de la DNCG, et il a beaucoup de pouvoir. Il n’y a pas de règles tranchées ; tout est très arbitraire. La France voulait un lifting ; ils en avaient assez de m’entendre parler de changement. Je voulais y implanter le modèle de la Premier League, sans la DNCG. Je suis parti volontairement parce que j’ai compris que c’était moi le problème. Je n’ai rien dit parce que je voulais que Michele Kang gagne le procès. Mon ego et mes positions importaient peu. Nous avons toujours été financièrement sains ; l’UEFA nous a approuvés. Le 20 mai, la DNCG m’a regardé en face et m’a dit qu’une relégation était hors de question. Qu’est-ce qui a changé jusqu’en juin ? C’était clairement moi. Je suis toujours l’actionnaire majoritaire et je contrôle la plupart des décisions. Arès n’a pas le droit de me retirer», a-t-il expliqué avant d’enchaîner.
«Je veux séparer Botafogo de Lyon»
John Textor envisage désormais un avenir séparé entre Botafogo et l’Europe, tout en restant propriétaire d’Eagle : «À Botafogo, nous sommes stables. Nous sommes organisés, nous avons connu notre meilleure année depuis 120 ans. Michele peut rester en France et moi au Brésil. Nous sommes une famille. Je n’ai pas peur. (…) Je n’ai pas demandé d’aide. Je veux racheter Botafogo et le retirer à Eagle. Je continuerai à détenir Eagle, mais je pense qu’il serait préférable que Botafogo soit séparé. Il existe des partenariats en Europe qui sont meilleurs pour le club. Quand on veut vendre, les dirigeants nous disent de nous retirer pour éviter les conflits d’intérêts. C’est une conversation. C’est une négociation amicale. Je discute avec les dirigeants d’Eagle, et j’en suis le propriétaire. Le débat porte sur la question de savoir si nous gérons notre club conjointement avec Lyon ou séparément. C’est une discussion familiale. Si je pense que le club doit être géré séparément, la plupart des membres du conseil d’administration d’Eagle sont des personnes que j’ai nommées. […] Nous avons déjà une grande autonomie au sein du club. Je ne sais pas trop ce qui changerait. Nous aurions la même direction, il n’y aurait pas beaucoup de changement au niveau du personnel. C’est plus un débat à long terme qu’un débat immédiat.»