À quelques heures du choc face au Real Madrid en Ligue des champions, Pablo Longoria, président de l’OM, a livré une interview sans filtre sur France Inter, dénonçant l’état du football français et pointant du doigt le PSG.
Sur le départ d’Adrien Rabiot, parti au Milan AC après une altercation dans le vestiaire, Longoria a été clair : «C’était un moment compliqué. C’est un joueur qui nous a donné beaucoup la saison dernière et je ne change pas un mot sur ce que je pense d’Adrien. Mais le football, ce n’est pas un sport individuel, c’est un espoir collectif.»
Interrogé sur le choix de transférer plutôt que de suspendre Rabiot, il a ajouté : «Je n’étais pas dans les vestiaires, mais jamais dans ma vie, je n’ai vu des personnes sortir d’un vestiaire avec le visage complètement blanc et complètement défiguré. Dans la vie, il ne faut jamais regretter quand on pense prendre la bonne décision avec de fortes convictions. Le club est complètement une victime de cette situation. Quel club remplace son meilleur joueur à la fin d’un mercato pour 10 millions d’euros ? Ça ne serait pas très logique.»
Longoria a ensuite élargi son propos au football français dans son ensemble : «Le football français a une grosse difficulté et doit se reconstruire complètement. Je crois que le football en général manque beaucoup de transparence, d’un processus de dialogue, de discussion stratégique. La vision court-termiste qu’on a du football français, c’est une des grosses limites historiques.»
Le président marseillais n’a pas épargné le PSG, critiquant son individualisme et sa gouvernance centralisée : «Pour moi, ce modèle de gouvernance ne fonctionne pas depuis longtemps. Le Paris Saint-Germain a très bien joué le jeu de la politique du football, à tous les différents niveaux, et c’est quelque chose que je respecte. Mais prendre une position toujours individualiste ou chercher à contrôler tous les mouvements, sans dialogue, c’est difficilement acceptable»
Il conclut sur un constat sévère : «Il n’y a pas de dialogue, il n’y a pas de construction collective. Moi, je ne me sens pas représenté, je ne suis pas d’accord avec cette situation. Le football répond en ce moment à des intérêts qui nous éloignent de nos supporters, qui nous éloignent de l’aspect populaire du football, et c’est un des motifs de la crise fondamentale du football français en ce moment.»