La parole de Roberto De Zerbi était attendue avec fébrilité ce vendredi du côté de l’Olympique de Marseille. Après une semaine marquée par une défaite cinglante face à Reims (1-3) et des révélations sur un vestiaire au bord de la rupture, le coach italien a décidé de sortir du silence. Et il n’a éludé aucun sujet.
De Zerbi assume tout
Dès ses premières interventions, Roberto De Zerbi a frappé fort, affichant une sérénité étonnante dans un moment tendu.
«Aujourd’hui, je suis très heureux d’être l’entraîneur de Marseille, parce que j’adore les polémiques», a-t-il lancé dans un français assumé, avant d’ajouter plus tard : «C’est le genre de journée qui me donne envie de rester trois, quatre ou cinq ans à Marseille.»
Un message de clarté et de responsabilité
Le technicien a ensuite abordé plus en profondeur les tensions qui ont secoué son groupe, tout en rappelant sa volonté de toujours agir pour le bien du club.
«J’ai très mal vécu cette semaine, comme tout le monde. Je vais parler très clairement de ce qui s’est écrit. Je suis la personne qui veut le meilleur pour les joueurs, mais j’ai aussi la responsabilité de tirer le meilleur de mes joueurs», a-t-il expliqué.
Il a insisté sur le fait que ses décisions, même parfois brusques, étaient toujours prises dans l’intérêt du club et des joueurs.
«Je pense qu’il y a beaucoup de choses qu’on a bien fait cette année, on a fait de belles choses mais on a aussi des défaites inattendues. A Paris, après le match, j’ai dit que j’étais fier de mes joueurs. Contre Lens à domicile, j’ai dit qu’on avait fait un gros match. A Nice, j’ai embrassé tous les joueurs. Après, quand on a perdu certains matchs sans qu’on ait donné le maximum, je me suis énervé et j’ai pris d’autres décisions, mais toujours pour le bien du club et le bien des joueurs, en respectant toujours les joueurs et en étant éduqué. J’ai très mal vécu cette semaine comme tout le monde. Je suis la personne qui veut le meilleur pour les joueurs, mais j’ai aussi la responsabilité de tirer le meilleur d’eux», a ajouté De Zerbi.
Un climat tendu… mais sous contrôle ?
Si De Zerbi n’a pas démenti les tensions au sein du vestiaire, il a cependant relativisé la situation.
«Les choses qui se sont passées cette semaine sont des choses normales qui arrivent dans tous les vestiaires. Après, à Marseille, ça sort, ailleurs non», a-t-il précisé.
Il a ensuite souligné le soutien qu’il a reçu tant de la part des dirigeants que des joueurs.
«Tout était clair avec le Club, puisque Pablo était là dimanche pendant la réunion, il m’a toujours soutenu. Les joueurs eux-mêmes Rabiot, Hojberg, Bennacer, Greenwood, Kondogbia, Harit… qui n’aiment pas beaucoup parler. Tous sont venus me parler, m’ont montré du soutien et m’ont montré aussi le partage des idées et la compréhension durant l’entraînement», a-t-il déclaré, visiblement confiant quant à l’unité de son équipe.
La gestion de la crise et la mise en perspective
Concernant sa gestion de la crise, De Zerbi a également pris la parole sur sa posture lors de la reprise de l’entraînement mardi, où il avait volontairement choisi de ne pas parler aux joueurs.
«Mardi, j’ai repris l’entraînement sans parler parce que l’entraîneur ne peut pas parler tout le temps, sinon on entend toujours la même voix, ça fatigue. Ce sont les membres de mon staff», a expliqué l’Italien.
Il a ajouté, ferme mais réfléchi : «Moi je donnerais ma vie pour mon métier. Les joueurs, quand ils font des erreurs et quand ils perdent les matchs, je peux m’énerver. Celui qui fait toujours des erreurs, c’est moi, mais je n’accepte pas qu’on fasse les choses en deçà de notre limite maximum. Avec des bonnes manières ou parfois les manières plus extrêmes. J’essaye d’amener l’OM à l’objectif final.»
Le cas Lirola et l’image du «méchant»
Enfin, De Zerbi a abordé la question de Pol Lirola, l’un des joueurs qui aurait été en froid avec lui. «Je suis convaincu d’être une bonne personne, certains me font passer pour un criminel et je trouve que ce n’est pas juste et surtout le club m’a toujours soutenu.», a-t-il lancé, visiblement agacé par certaines critiques à son égard.
Il a insisté sur le fait qu’il n’y avait aucun joueur contre lui, malgré les rumeurs.
«Dire qu’il y a des joueurs contre moi, c’est faux. Évidemment, dans les 22 joueurs, tout le monde ne peut pas m’apprécier et moi je ne peux pas être apprécié par tout le monde non plus. Ce qui est sorti sur Lirola, je le connaissais avant vous, je sais qu’il a besoin d’être piqué pour obtenir le meilleur, je fais toujours les choses pour le bien de mon club», a-t-il conclu.