La décision de Robert Lewandowski de renoncer à sa carrière internationale jusqu’à ce que la situation évolue sur le banc de l’équipe nationale polonaise a déclenché un vif débat à travers toute la Pologne. L’attaquant vedette du FC Barcelone, âgé de 36 ans, a officiellement annoncé sa position sur les réseaux sociaux après avoir été écarté de la liste de Michał Probierz pour le tournoi international de juin, une décision prise d’un commun accord.
Lewandowski, qui reste le meilleur buteur de l’histoire de la sélection polonaise avec 85 buts en 158 apparitions, a expliqué que ce choix était motivé par un manque de confiance de la part de l’entraîneur.
Ce geste a alimenté une polémique autour de son avenir en équipe nationale, certains envisageant même qu’il pourrait revenir si la direction sportive changeait.
Pourtant, cette prise de position n’a pas fait l’unanimité. L’ancien international Wojciech Kowalczyk, lui-même ayant disputé 39 matchs avec la Pologne, n’a pas mâché ses mots en critiquant sévèrement Lewandowski.
Sur la chaîne YouTube WeszloTV, il a déclaré : « Lewandowski s’est comporté comme un idiot… Un peu comme beaucoup de gens à l’annonce des résultats des élections, en disant : « Je quitte ce pays parce qu’il est impossible d’y vivre. Je reviendrai quand Nawrocki sera parti. »»
Le changement de capitaine, une décision symbolique
Michał Probierz a surpris en retirant le brassard de capitaine à Lewandowski, qui l’avait porté depuis 2014, au profit de Piotr Zieliński.
Cette décision, prise après la victoire 2-0 contre la Moldavie à Chorzów, a été perçue comme une volonté de tourner la page et de préparer une nouvelle ère.
Le quotidien sportif Przeglad Sportowy a rapporté que cette décision a été accueillie favorablement au sein du vestiaire, vue comme un pas vers un renouveau de l’équipe.
Ce choix a cependant provoqué une véritable fracture entre le joueur et le staff. D’après le média polonais, les joueurs semblent soutenir l’entraîneur, ce qui place Lewandowski dans une position délicate au sein du groupe.
Des voix historiques s’élèvent contre Lewandowski
Grzegorz Lato, l’un des plus grands noms du football polonais, a vivement condamné la décision de l’attaquant. Auteur de 42 buts en 95 sélections et meilleur buteur de la Coupe du Monde 1974, Lato a confié à WP SportoweFakty :
«Je ne peux pas imaginer un joueur, quel que soit son nom, choisir un entraîneur et menacer d’empêcher l’équipe nationale de jouer pendant qu’il est là. Je trouve cela inacceptable. J’ai cru que quelqu’un faisait une blague sur Internet.»
Pour Lato, qui voit dans cette controverse une menace pour l’unité de la sélection, la carrière internationale de Lewandowski pourrait s’achever prématurément, alors que la Coupe du Monde 2026 approche.
Il a ajouté avec fermeté : «S’il veut mettre un terme à sa carrière, qu’il le dise officiellement… On peut lui souhaiter un beau départ, car il le mérite, et au revoir.»
Michał Probierz défend sa décision : «Pour le bien de l’équipe»
Face à la polémique, l’entraîneur Michał Probierz a tenu à expliquer clairement sa démarche. Après avoir discuté avec les joueurs et le staff, il a affirmé : «Après le match contre la Moldavie, j’ai eu toute une journée pour réfléchir et prendre une décision. J’ai décidé de changer de capitaine parce que, même si Lewandowski est un joueur exceptionnel, j’ai estimé que le moment était opportun pour ce changement.»
Probierz a reconnu la difficulté de prendre une telle décision dans le contexte actuel, mais il insiste : «Il n’y a pas de rancune ni de ressentiment. Dans le football, ce genre de choix fait partie du métier. C’est pour le bien de l’équipe.»
Concernant la réaction de Lewandowski, Probierz a rapporté que l’attaquant avait minimisé l’importance du brassard : «Robert a dit que le brassard ne signifiait rien et que cela ne changerait pas grand-chose pour l’équipe.»
Piotr Zieliński, nouveau capitaine, choisit la sérénité
Le nouveau capitaine Piotr Zieliński a préféré ne pas s’enliser dans la polémique. Dans une déclaration sobre, il a salué Lewandowski : «C’est un joueur exceptionnel, il n’y a rien à redire.»
Puis il a ajouté, en montrant son respect pour la décision de l’entraîneur : «L’entraîneur a pris cette décision, je la respecte et je l’accepte avec fierté.»