La décision est lourde, sur le fond comme sur la forme. Ce mardi, le conseil des prud’hommes de Paris a condamné le Paris Saint-Germain à verser environ 61 millions d’euros à Kylian Mbappé, correspondant à 55 M€ de primes et salaires impayés pour la saison 2023-2024, auxquels s’ajoutent les congés payés. Mais au-delà de l’aspect financier, une autre sanction frappe le club de la capitale : l’obligation de publier l’intégralité du jugement sur la page d’accueil de son site officiel pendant un mois. Une mesure rare, symboliquement forte, que le clan Mbappé assume pleinement.
Refusant de régler les sommes dues après la fin du contrat de son ancien numéro 7, arrivé à échéance le 30 juin 2024, le PSG avait contraint Kylian Mbappé à saisir la justice. Le verdict a été sans appel : le joueur du Real Madrid a obtenu gain de cause sur l’ensemble de ses revendications.
Mais comme l’a rappelé Me Delphine Verheyden, avocate de Kylian Mbappé, la décision ne se limite pas à un simple chèque. «Le PSG qui va être obligé de mettre le message du jugement sur sa page d’accueil ? Kylian n’était pas dans un combat personnel. Est-ce humiliant de devoir écrire ce qu’on devait ? Kylian était dans un combat de principe. Quand on travaille, on mérite d’être payé. En demandant ces publications en homepage du PSG, l’idée est que ça mérite d’être su. Il y a eu un débat d’images en coulisse, une volonté de vouloir nuire à l’image de Kylian. Ce n’est pas juste», explique-t-elle.
«Le pot de terre contre le pot de fer»
Dans ce bras de fer face à l’un des clubs les plus puissants d’Europe, l’avocate reconnaît l’asymétrie des forces. «Je ne vais pas vous dire que c’est le pot de terre contre le pot de fer, mais un peu quand même. Quels sont nos moyens, à part faire savoir ce qu’il s’est réellement produit, les décisions qui sont réellement rendues et les afficher au plus grand nombre ? Après, si ceux qui sont pour le club et contre le joueur ne veulent pas lire, comprendre, tout ça, on ne pourra plus rien pour eux. Mais au moins, on aura tout fait pour que les choses soient posées sur la table», a conclu Delphine Verheyden.