Après seulement quelques mois sur le banc du Real Madrid, Xabi Alonso a déjà profondément transformé le fonctionnement du club. Sa rigueur et ses méthodes modernes ont redonné au club merengue une dynamique de conquérant, mais elles ne font pas l’unanimité dans le vestiaire. Certains joueurs regrettent déjà la «liberté» qu’ils avaient sous Carlo Ancelotti.
Selon les révélations du média britannique The Athletic, le technicien espagnol a bouleversé de fond en comble les méthodes de travail à Madrid. Après l’échec à la Coupe du monde des clubs — une défaite cuisante 4-0 face au Paris Saint-Germain en demi-finale — Xabi Alonso a réorganisé l’équipe sur des bases strictes et exigeantes.
Le résultat est là : 12 victoires en 13 matchs, une seule défaite, la première place en Liga avec cinq points d’avance sur le FC Barcelone, et un début de Ligue des champions parfait (neuf points, à égalité avec le PSG, le Bayern, l’Inter et Arsenal). Pourtant, en interne, tout le monde n’applaudit pas.
«Xabi a essayé d’imposer plus de discipline et d’ordre dans la vie quotidienne, en contrôlant les horaires, en augmentant le travail en salle de sport à titre préventif et en organisant des séances vidéo individuelles et collectives», a expliqué une source interne citée par The Athletic. «Certaines mauvaises habitudes s’étaient installées dans l’équipe, héritées de quatre années sous Ancelotti», ajoute-t-elle.
Des stars réfractaires à la rigueur
Si la nouvelle approche d’Alonso séduit une partie du groupe, plusieurs joueurs — notamment les plus expérimentés et les mieux payés — ont du mal à s’adapter.
«Certains joueurs gagnaient tellement d’argent sans jamais se livrer à ce genre de pratiques que, lorsqu’ils y ont été contraints, ils se sont plaints», confie un membre du staff madrilène. «Ce n’est un secret pour personne, certains cas ont même été rendus publics. C’est normal, surtout parmi ceux qui étaient intouchables.»
Une autre voix, plus critique, a même ironisé sur le perfectionnisme du Basque : «Il se prend pour Pep Guardiola, mais pour l’instant, il n’est que Xabi.»
De nouvelles règles strictes à Valdebebas
Au-delà des séances plus intenses, Alonso a également restreint l’accès du centre d’entraînement de Valdebebas. Désormais, les familles, agents et amis des joueurs ne peuvent accéder qu’à une zone spécifique, alors qu’ils circulaient auparavant librement.
Cette mesure vise à protéger le vestiaire et à renforcer la confidentialité autour du groupe. L’impact est déjà visible : les compositions d’équipe, souvent divulguées à la presse avant les matchs sous Ancelotti, restent désormais secrètes jusqu’au coup d’envoi.
Une méthode inspirée de Guardiola… mais à la sauce Alonso
Comme l’a confié un préparateur physique du club, Xabi Alonso veut avant tout inculquer une culture du détail et de la responsabilité. Contrairement à son prédécesseur, réputé pour sa confiance et sa gestion humaine, l’ancien milieu du Real préfère tout contrôler lui-même : intensité des séances, récupération, nutrition, analyses vidéo, communication…
Il se veut un entraîneur moderne, proche de ses joueurs, mais exigeant : «L’équipe est passée d’un entraîneur qui s’impliquait à peine dans les entraînements à un entraîneur qui semble être un autre joueur sur le terrain», résume un proche du vestiaire.