Danilo, ancien joueur de Manchester City et du Real Madrid, désormais à Flamengo, a accordé une interview au Guardian où il a ouvertement parlé de ses difficultés mentales, notamment lors de son passage au Real Madrid, qu’il décrit comme étant bien loin de ce qu’il avait imaginé. La pression liée à l’investissement de 31 millions d’euros du club a été particulièrement accablante.
«Le Real Madrid était l’épicentre de ce problème, car c’est le plus grand club du monde. J’ai tellement souffert que j’ai dû consulter un psychologue. Il y a eu des moments où j’avais l’impression de ne plus savoir comment jouer au football. Les critiques me faisaient très mal. J’étais complètement absorbé par tout ça, sur les réseaux sociaux, partout. C’est là que j’ai commencé à consulter un psychologue du sport», a-t-il révélé.
Danilo a également souligné que les clubs ne réagissent généralement aux problèmes mentaux des joueurs que lorsqu’ils prennent conscience de l’impact financier.
«Je vais être très direct : les clubs n’agiront que lorsqu’ils prendront conscience du préjudice financier qu’ils subissent. Regardez combien de joueurs, stars des divisions inférieures, n’ont pas accédé au football professionnel à cause de cette avalanche de critiques. Une promotion, c’est beaucoup d’argent, de femmes et de célébrité. Mais comment gérer ça ? On connaît tous quelqu’un qui s’est égaré dans le football. Quand les clubs se rendent compte du nombre de joueurs qu’ils perdent à cause de problèmes émotionnels et psychologiques, ils y réfléchissent à deux fois et commencent à investir, car cela représente une valeur technique et financière pour l’équipe. Et c’est horrible, car ils se moquent de l’humain. Il faut humaniser davantage le football. Les gens l’ignorent encore ; ils n’aiment pas en parler. Mais l’aspect économique, eux, s’en soucient.», a-t-il expliqué.
En réponse à cette situation, Danilo a créé le projet Voix du Futur en 2020, une initiative visant à encourager les discussions sur la santé mentale.
«Voix du futur est un projet né pendant la pandémie, à une époque où je me sentais très influencé par les médias traditionnels. Il y avait beaucoup de mauvaises nouvelles. C’était une période très difficile pour tout le monde. J’étais en Italie, un pays durement touché. Au Brésil, on n’avait pas encore pris la mesure de l’ampleur de la situation. Et chaque jour, j’ouvrais les principaux sites web et journaux, comme d’habitude, et je ressentais toujours quelque chose de très négatif. Nous avons tellement de personnes aux vies incroyables qui peuvent nous inspirer et nous motiver», a conclu le Brésilien.
